Retraits de fonds suspects à l’UIMM : des perquisitions visent Gautier-Sauvagnac

 
 
[03/10/2007 22:38:59] PARIS (AFP)

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Siège de l’UIMM à Paris lors d’une perquisition le 3 octobre 2007 (Photo : Medhi Fedouach)

Les enquêteurs ont perquisitionné mercredi au domicile d’un haut responsable du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac, objet d’une enquête préliminaire du parquet de Paris sur des retraits de fonds suspects, et au siège de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) qu’il préside.

La perquisition au siège de l’UIMM, 56 rue de Wagram à Paris, qui a débuté peu avant 11H30, s’est achevée peu après 20H00, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les policiers de la brigade financière (BF) ont saisi, au domicile et dans le bureau du président de l’UIMM, un ordinateur et des documents comptables “qui restent à analyser” dans les jours à venir, a-t-on précisé de source policière.

Ces perquisitions étaient “dans la logique” de l’enquête préliminaire, a-t-on ajouté de même source. D’autres sont possibles, selon une autre source proche de l’enquête.

La BF pense avoir affaire, selon des sources proches de l’enquête, à un présumé “financement occulte classique”, “d’autant plus que le financement des syndicats n’est pas encadré comme celui des partis politiques par exemple”.

C’est l’hypothèse privilégiée mais elle reste à affiner après étude des documents car M. Gautier-Sauvagnac nie, a-t-on ajouté.

Un financement “à des fins personnelles” ne paraît “pas tenir la route” mais n’est pas écarté non plus, ont poursuivi ces mêmes sources.

Interrogé mercredi sur des rumeurs selon lesquelles des syndicats, en particulier les plus petits, auraient été bénéficiaires de ces retraits, pour un montant total de 5,6 millions d’euros, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a ironisé: “Si M. Gautier-Sauvagnac, qui est quand même réputé pour ne pas être un ami de la CGT, se mettait en sous-main à verser de l’argent à la CGT, ça serait un scoop!”.

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Denis Gautier-Sauvagnac le 26 septembre 2007 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

“Il s’agirait a priori de cotisations ou d’éléments financiers liés aux cotisations patronales. Je ne pense pas que le patronat ait de gros soucis pour collecter ces cotisations (…) donc c’est a priori un problème de gestion interne à l’organisation patronale”, a-t-il ajouté.

Les dirigeants de la CFE-CGC et de FO, Bernard Van Craeynest et Jean-Claude Mailly, avaient démenti lundi ces rumeurs.

Des sources proches de l’enquête estiment que la suite logique de l’enquête préliminaire doit être l’ouverture d’une information judiciaire, avec désignation d’un juge, qui pourrait s’accompagner, si les soupçons policiers se confirment, de “mesures coercitives” visant M. Gautier-Sauvagnac.

Elles pourraient également viser la femme –“élément clé” de l’affaire– qui effectuait les retraits présumés litigieux au nombre d’une vingtaine environ, selon les mêmes sources.

L’enquête du parquet de Paris, confiée le 26 septembre à la BF, vise à déterminer si les faits dénoncés peuvent être ou non constitutifs d’un abus de confiance.

La justice a été informée de cette affaire par un “signalement” de Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins), la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’Economie et des Finances.

Selon cette cellule, des retraits de fonds suspects de 5,6 millions d’euros en liquide auraient été opérés entre 2000 et 2007 par M. Gautier-Sauvagnac dans les caisses de l’UIMM.

Dans une résolution adoptée vendredi à l’unanimité, le bureau de l’UIMM a “réaffirmé sa totale confiance en son président et en son intégrité”.

 03/10/2007 22:38:59 – © 2007 AFP