Les distributeurs de meubles s’unissent pour rester ouverts le dimanche

 
 
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Magasin d’ameublement à Montpellier (Photo : Dominique Faget)

[02/10/2007 17:39:03] PARIS (AFP) Les principales enseignes de la distribution du meuble en Ile-de-France sont montées au créneau ensemble pour la première fois lundi pour demander l’autorisation d’ouvrir leurs magasins le dimanche, après avoir été condamnées par la justice et dénoncées par certains syndicats.

Les responsables de Conforama, Ikea, But et Alinéa ont demandé lors d’une conférence de presse commune de pouvoir ouvrir leurs magasins de meubles franciliens le dimanche. Les dirigeants des enseignes Crozatier, Fly et Atlas n’étaient pas présents à la conférence mais ce sont joints à cette demande.

“Nous ne voulons pas l’ouverture généralisée des magasins le dimanche mais le maintien de l’ouverture le dimanche des magasins d’ameublement en Ile-de-France”, a déclaré Christophe Cuvilier, président de Conforama (groupe PPR), leader de l’ameublement en France.

Ces enseignes qui pèsent 50% de la distribution du meuble dans l’Hexagone ont en commun d’ouvrir leurs magasins franciliens le dimanche depuis des années, sans en avoir l’autorisation dans la plupart des cas. Nombre d’entre elles viennent d’être condamnées pour cette pratique.

Depuis juin 2007, le syndicat Force Ouvrière (FO) a obtenu la condamnation de magasins Alinéa, Casa, Fly, Atlas, Crozatier et Conforama du Val-d’Oise à des astreintes allant de 10.000 à 50.000 euros par dimanche travaillé.

Ces enseignes continuent d’ouvrir, sans payer les astreintes. Mais l’avocat de FO, Me Vincent Lecourt, a indiqué à l’AFP qu’il s’apprêtait à demander leur paiement, qui représenterait un coût important.

“La fermeture le dimanche représente une menace grave pour l’emploi, pour notre chiffre d’affaires et pour les habitudes de nos clients. Nous demandons la suspension des actions menées à notre encontre et l’ouverture de négociations entre l’Etat, les syndicats et nous”, a affirmé M. Cuvilier.

A deux reprises en septembre, plusieurs centaines de salariés de Conforama en Ile-de-France ont manifesté pour demander de pouvoir travailler le dimanche, avec l’assentiment de leur direction qui leur a fourni des camionnettes.

“FO ne prend pas en compte l’envie des salariés, leur combat est politique. Si on ferme le dimanche, on perdra 20% à 30% de notre salaire”, avait déclaré à l’AFP Sylvaine Bonneterre, salariée du Conforama d’Herblay depuis 17 ans, lors d’une manifestation à Cergy début septembre.

Selon leurs responsables, les 60 magasins des enseignes Ikea, Conforama, Alinéa, But, Crozatier, Fly et Atlas en Ile-de-France accueillent sept millions de visiteurs le dimanche chaque année. Quelque 5.000 personnes travaillent le dimanche dans ces magasins, selon eux.

Conforama accueille 28% de ses visiteurs le dimanche, deuxième plus grosse journée d’activité après le samedi. M. Cuvilier a pris l’engagement de maintenir “le doublement de la rémunération le dimanche” si cette ouverture était légalisée.

Ces dirigeants ont annoncé leur intention de rencontrer la ministre de l’économie Christine Lagarde et le secrétaire d’Etat à la Consommation Luc Chatel pour plaider leur cause.

Dans sa lettre de mission rendue publique le 11 juillet, Nicolas Sarkozy avait chargé Mme Lagarde de travailler sur l’ouverture dominicale des magasins.

“Je ne dis pas qu’il faut ouvrir tous les magasins le dimanche, dans toutes les villes, et je comprends parfaitement que le repos dominical, ça compte. Mais au nom de quoi interdire l’ouverture à tout le monde? “, avait-il déclaré lors de l’université d’été du Medef fin août.

 02/10/2007 17:39:03 – © 2007 AFP