Des associations de promotions immobilières

Par : Autres

Des associations de promotions immobilières

Je comprends la “découverte” faite par Monsieur
relative aux prix des appart. Et alors, quel rôle peuvent avoir les
autorités compétentes en la matière. Depuis plus de 20 ans la Tunisie a
libéralisé ce secteur, occupé maintenant par des promoteurs nas mlah et
moins honnêtes. Le secteur obéit à l’offre et la demande, et si on demande
le prix X, soyez sûr, il y aura des clients pour cela. Alors, arrêtons de
nous plaindre, koul kdir et kadrou, on est aujourd’hui à un prix moyen de
700 à 2000 dinars le mètre carré selon qu’on est à Fouchana ou à Ennasr. Et
partout les acheteurs font la queue. Que viendrait faire l’Etat dans ce
marché….justement gonflé par les encouragements de l’Etat au crédit
logement. Regardez le taux d’endettement des ménages, vous comprendrez votre
S+2 et son prix.

Si le promoteur peut faire 100% de bénéfices avec l’argent des autres
(avances des acheteurs et crédits) avec peu de risques et en étant sur de
tout vendre, pourquoi il ne le ferait pas. La solution? D’autres pays
intermédiaires l’ont trouvée au niveau des classes moyennes solvables tout
au moins (Jordanie, Egypte..) ; ce sont les coopératives et les syndicats de
professeurs, ingénieurs…. qui économisent cette marge du promoteur grâce à
la solidarité; achat en commun d’un terrain, construction en commun…

Mais ni la législation, ni la politique de l’Etat et des banques ni la
psychologie des classes moyennes et autres ne sont favorables à ce type
d’économie sociale ou de solidarité. Et les quelques exemples connus
(coopérative el fallah, coopérative Elghazala ) ont certes contribué à une
baisse du coût des terrains, mais pas nécessairement des
constructions(ciblage de villas individuelles). Nos amicales, syndicats et
autres ont préféré la consommation courante (convention avec des magasins
d’électroménager, des hôtels, des banques pour des crédits de consommation,
allouche el Aid…

Voilà le résultat d’un libéralisme tous azimuts, arrêtons d’appeler l’ETAT
AU SECOURS. La balle est dans la société civile et les formes d’organisation
à la base qui seules peuvent réduire les effets de la libéralisation. Mais
cette culture …a disparu du paysage tunisien dans ce secteur et dans
d’autres, aujourd’hui dominé par l’Etat- parti et … les “promoteurs” de tout
genre, chez qui la générosité, la solidarité ne font pas partie des
objectifs.

Peut-on encore réparer les dégâts? ya dhnoubi. Beaucoup reste à faire, mais
qui a le courage de mettre ces idées en chantier dans une société ou la
débrouillardise individuelle et les ‘petits coups d’épaules” s’installent
comme philosophie de l’action. Que peut faire l’Etat? Rien à court terme,
mais à long terme, on peut imaginer 3 axes sur lesquels il faut encore
travailler:

– réhabiliter la société civile en permettant aux associations, syndicats,
coopératives… dans des conditions à définir d’accéder à la promotion de
projets sociaux (logement par exemple) pour leurs membres, et au financement
de ces projets ;
– alléger la tutelle et l’interventionnisme de l’administration et des
structures politiques sur ces organisations pour leur donner plus de
crédibilité, tout en réglementant les mécanismes de contrôle nécessaires du
fait qu’il s’agit de fonds collectés ;
– réserver dans les aménagements urbains dans chaque grande ville des zones
pour ce type d’opérateurs non commerciaux et instaurer des mécanismes
d’encouragement adéquats.
La Tunisie se targue d’avoir la plus large classe moyenne dans les nouveaux
pays. Alors faisons leur confiance et laissons-les prendre des initiatives
pour qu’elles ne soient pas seulement des classes consommatrices.

Merci pour tout commentaire .
H.T.S.N


Réaction à l’article :
Le prix d’un appartement

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