OMC : “petits pas en avant” lors d’une réunion à Paris

 
 
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Le secrétaire-général de l’OMC Pascal Lamy, le 16 mai 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[16/05/2007 18:02:57] PARIS (AFP) Les principaux pays de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) ont fait état de quelques progrès mercredi à Paris dans leurs laborieuses négociations sur la libéralisation du commerce mondial, insuffisants toutefois pour espérer un accord à brève échéance.

Les discussions “avancent mais un peu trop lentement” pour respecter les échéances fixées, a indiqué à la presse le directeur général de l’organisation, Pascal Lamy, à l’issue d’une rencontre à Paris d’une vingtaine de ministres concernés, en marge de l’assemblée annuelle de l’OCDE.

“Cette rencontre fut seulement un échange d’idées, j’espère que les négociations des prochains jours nous permettront d’avancer”, a renchéri le ministre des affaires étrangères du Brésil, Celso Amorim.

L’Inde et les Etats-Unis ont cependant donné une tonalité un peu plus positive. La représentante américaine au Commerce Suzan Schwab a parlé mercredi de “réels progrés” en dépit de “divergences importantes”.

Les avancées ont été plus importantes “dans le domaine agricole qu’en matière d’accès au marché non agricole”, à savoir l’industrie et les services, a-t-elle ajouté.

Le ministre indien du Commerce Kamal Nath a pour sa part fait état de “pas en avant” mais pas de “bonds”. Il a évoqué des “signaux positifs” du côté américain, espérant à présent qu’ils se transformeraient en propositions “chiffrées”.

Le cycle de négociations, amorcé en 2001 à Doha (Qatar) mais enlisé depuis des mois, s’apparente à un grand marchandage. D’un côté, les pays riches sont sous pression pour réduire les subventions à leurs agriculteurs et leurs droits de douanes sur les produits agricoles. Il s’agit du principal point de blocage.

En échange, les grandes économies émergentes — Brésil, Chine, Inde — doivent s’engager à ouvrir davantage leurs marchés aux biens et services des pays développés.

Dans le sillage de la réunion de Paris, les quatre principaux acteurs des négociations, les Etats-Unis, l’Union européenne, le Brésil et l’Inde (forum dit du G4) se retrouvent à Bruxelles jeudi et vendredi pour deux nouvelles journées de discussions.

Mais tous se sont employés à tempérer les attentes. “Je ne pense pas que quiconque s’attende à ce qu’il y ait un accord au G4”, a averti M. Lamy, soulignant que ces négociations en groupe réduit ne peuvent se substituer aux tractations plus globales menées à Genève par les quelques 150 membres de l’OMC.

“Nous ne pouvons conclure un accord dans les deux jours à venir mais nous pouvons réaliser des progrès significatifs”, lui a fait écho le ministre indien du Commerce, Kamal Nath.

Malgré “un bon état d’esprit” global, Mme Schwab a aussi admis qu’il n’y avait “pas de garantie” de succès.

D’autant plus que le temps presse. “La fenêtre d’opportunité politique” pour boucler un compromis “n’est pas inépuisable”, a mis en garde le directeur général général de l’OMC.

Les négociateurs espéraient à l’origine parvenir à un accord au moins dans les grandes lignes d’ici fin juin, date de l’expiration du mandat donné par le Congrès américain au président George W. Bush pour négocier des accords commerciaux. Mais à présent l’objectif est plutôt la fin de l’année.

Les ministres “sont d’accord pour dire que les coûts d’un échec seraient considérables”, sur le plan économique, social et politique, et porterait atteinte à “la crédibilité du système multilatéral”, a mis en garde Pascal Lamy.

 16/05/2007 18:02:57 – © 2007 AFP