Les hommes ont-ils une parole

bobine3004.jpgLe
film ‘’PAROLES D’HOMMES’’ qui, en langue nationale, a beaucoup plus de poids
vu l’atavisme masculin naturel du mâle …. Ce film, malgré tous ses défauts,
ne laisse pas indifférent, et je ne peux qu’en juger par les 3 longues
colonnes que ma consoeur Samira Dami y a consacrées dans La Presse.

Trois copains d’enfance
aux destins dissemblables ont des parcours qui s’entrecroisent et qui
subissent le contrecoup de leur être et paraître : l’un a eu la malchance
d’avoir trop de diplômes et se fait virer de son poste de prof et finit
écrivain public devant l’hôtel de Suisse –sic- l’autre a eu la chance de
gagner sur le dos des joueurs de foot et qui s’englue dans un monde en
fripes, et le troisième, frimeur, dont on ne remarque que la cravate, s’est
découvert le plus noble des métiers d’aujourd’hui : l’opportunisme ….

Chacun a raté sa vie, à
sa manière, et je me demande si Moez Kammoun, le quatrième homme, n’a pas
aussi raté son film exprès et nous a sorti un découpage fripé et un casting
quelque peu maladroit ….Car la vedette de ce film, c’est après tout la fripe
qui habille beaucoup de Tunisiens et nous rappelle que nous recyclons d’une
certaine manière les rejets de l’Occident, et dans le clair obscur des
scènes, elle nous hante jusqu’à la moelle et elle met en danger la société
tunisienne qui, 50 ans après, est menacée par l’obscurantisme, la polygamie,
et surtout les «beit fi soutouh» qu’à si bien décrit le cinéma égyptien ou
une pauvre hère paumée lave des fripes, comme si les fripes méritaient
d’être lavées encore une fois. Mais que voulez-vous, la haute sauce veut des
dessous affriolants.

Le pauvre diplômé de
service –j’ai failli dire de sévices- qui utilise sa bougie pour tout brûler
comme pour exorciser le mal qui nous guette, ce mal qui transforme les
salles de cinéma en gargotes, ce mal qui fait que la secrétaire s’allonge
pour mieux récolter les fruits d’un chantage fangeux, et une pauvre paumée
d’être la deuxième épouse d’un fripeur mielleux -je dirais que si Anastasie
a jugé utile de déployer ses ciseaux, peut-être c’était pour en couper les
morceaux qu’elle jugeait puants …..

Bon courage Moez, tu dois
donner une suite à ce film et continuer avec ce néoréalisme à couper au
couteau pour dépeindre le radeau d’une société médusée qui perd le Nord en
rêvant d’Ouest, et surtout améliore le montage de tes films, je sens du
talent dans ce que tu fais.

Good luck !