Kleinfeld, le patron de Siemens admet avoir eu connaissance de comptes suspects

 
 
SGE.DBB55.231206183106.photo00.quicklook.default-245x110.jpg
Des drapeaux avec le logo de Siemens, le 26 janvier 2006 à Munich (Photo : Joerg Koch)

[23/12/2006 18:33:42] BERLIN (AFP) Le patron du conglomérat allemand Siemens éclaboussé par un scandale de caisses noires, Klaus Klienfeld, a admis dans une interview parue samedi avoir eu connaissance de l’existence d’un compte bancaire suspect quelques mois avant l’ouverture des procédures judiciaires.

M. Kleinfeld déclaré au quotidien économique Financial Times avoir appris par une enquête interne l’existence d’un compte bancaire suspect en Suisse en janvier 2004, pendant son bref passage à la tête de la division de télécommunications Com, au centre de l’affaire.

Il a supposé que les perquisitions effectuées par le justice allemande à la mi-novembre étaient liées à cette affaire suisse, a-t-il ajouté, assurant n’avoir pas su l’étendue du scandale avant le début de l’enquête du Parquet de Munich.

Début 2004, son travail prioritaire était la restructuration de la division Com qui lui laissait très peu de temps pour autre chose, a-t-il expliqué au journal.

L’enquête Siemens porte sur une douzaine de personnes, couvre plusieurs pays (Allemagne, Grèce, Suisse entre autres) et concerne un total de 420 millions d’euros de fonds détournés pendant sept ans vers des comptes bancaires à l’étrangers.

Cinq personnes, dont Thomas Ganswindt, ancien patron de la division Com et ex-membre du directoire central de la société, ont été interpellées puis remises en liberté cette semaine après avoir coopéré avec la justice.

Ces dessous de table ne sont pas une pratique normale, comme le clament les avocats des salariés, mais bien une entreprise criminelle, a assuré M. Kleinfeld au Financial Times.

“Vous avez besoin de trois signatures dans le système de paiement et il est possible, comme il le semble dans cette affaire, qu’elles travaillent toutes ensemble”, a-t-il expliqué. Avec une moyenne de 9 millions d’euros de paiements quotidiens, il était difficile de tout surveiller, a-t-il souligné.

L’ampleur du scandale a jeté une ombre sur la réputation de Siemens et commence à peser sur son activité. Le finlandais Nokia, partenaire désigné de la division Com dans les réseaux téléphoniques, a indiqué cette semaine qu’il retardait la constitution d’une alliance prévue de longue date. Mais M. Kleinfeld s’est dit convaincu que la fusion allait se faire, presque certainement sans pénalités finacières pour Siemens.

 23/12/2006 18:33:42 – © 2006 AFP