Michael Foley – Tunisie Télécom : Le post-payé est plus convivial, et c’est moins cher

Par : Tallel
 
 

folytel240.jpgDans cette interview
accordée à webmanagercenter,

M. Michael P. Foley,
le directeur central des
affaires commerciales et du marketing de Tunisie Télécom,
 parle du post-payé, de
l’ADSL,
du WiMax, du Wifi, des services à la clientèle,

du raccordement des campus universitaires
à l’ADSL. Bref, d
e
tous les
nouveaux chantiers de Tunisie Télécom.
Interview !  

 


Vous avez opté, désormais, pour le post-payé, une
décision qui semble avoir déçu plus d’une personne.

 


Michael Foley :

Non, je pense que cette décision a peut-être surtout déçu des
journalistes. De toutes les manières, l’ADSL c’est un produit facturé.
Donc, le client qui veut de l’ADSL, ce ne sera plus un problème de post-payé
ou de prépayé, d’autant plus que nous allons vendre des forfaits qui vont
comprendre, probablement, la ligne, l’ADSL, et peut-être même une partie des
appels locaux. Il faut juste souligner que c’est très difficile de gérer le
prépayé pour nous, car il nous est impossible ou du moins difficile d’offrir
des services avancés aux clients sur la plate-forme prépayée.

 

Par contre, pour la plate-forme post-payée, nous allons
essayer ensemble d’établir un programme qui sera extrêmement intéressant
pour les clients et pour Tunisie Télécom, et qui leur permettra de migrer
vers le post-payé naturellement. D’ailleurs, je ne fermerai la ligne à personne, je ne
couperai pas les services aux personnes qui possèdent déjà le prépayé.

 

Par ailleurs, je n’ai enregistré aucune baisse depuis
l’annonce faite par Tunisie Télécom d’opter pour le développement des
formules post-payées.

Alors, si certains sont déçus, honnêtement, je voudrais les
rencontrer, car quand on fait une recharge, il y a 10% qui vont vers la
maintenance de la ligne. Il faut aussi reconnaître que le post-payé est beaucoup
plus convivial que le prépayé, et c’est moins cher.

 


Mais ce qui pose surtout problème avec le service
post-payé, ce sont les conditions à remplir pour l’obtenir.
 

Par rapport à cette question, on a pas mal de choses à
améliorer concernant le service à la clientèle, la facilité d’adhésion, au
point de vue convivialité, etc.

 


A vous entendre, on dirait que beaucoup d’offres
attendent la clientèle.

Ce que je puis dire, aujourd’hui, c’est qu’il peut y avoir
des forfaits post-payés avec un appareil (possibilité d’offrir un appareil
sans fil), des forfaits qui comprendront la ligne et des appels locaux ; il
peut y avoir également des forfaits ligne+appels locaux et ADSL ensemble.
Mais je précise bien qu’il s’agit de propositions théoriques pour le
moment. Et nous sommes en train de travailler là-dessus afin de trouver la
meilleure formule à la fois pour le client et pour Tunisie Télécom.

 

Pour résumer, je me suis dit que j’ai une plate-forme
prépayée mais saturée et donc qui nécessitera d’autres investissements qui,
de toutes les manières, ne nous permettront pas d’offrir des services
avancés aux clients. Alors, nous avons opté pour cette seconde solution,
c’est-à-dire pour l’ADSL et le post-payé.

 


Ce sera pour quand le démarrage de ces nouveaux
services ?

C’est probablement pour le début de l’année prochaine
(2007, NDLR), parce que la tarification prend un peu de temps ; il faut le
faire d’une manière réfléchie, parce que c’est un problème complexe,
mais on est persuadé que, pour offrir des services avancés à nos clients, il
est indispensable de le faire sur une plate-forme post-payée.

 


Il y a de plus en plus de demandes en matière d’ADSL,
de WiMax, de Wifi, etc. 

Effectivement, vous touchez là à quelque chose qui est
difficile pour nous en ce moment. On a actuellement une forte demande d’ADSL,
un problème que nous avions, franchement, sous-estimé. Dernièrement, nous
avons annoncé la mise en place de plusieurs dizaines de lignes d’ici la fin
de l’année 2006, et 250.000 lignes l’année prochaine afin de répondre aux
besoins grandissants de nos clients.

 

En tout cas, nous devons produire et mettre sur le marché
quelque 400.000 lignes d’ici à la fin du premier trimestre 2008.
 


Sur un autre registre, qu’en est-il du
raccordement des campus universitaires à l’ADSL ?

Écoutez, nous avons reçu beaucoup de demandes en ce sens,
mais nous avons décidé de travailler avec l’Etat pour le raccordement des
institutions d’enseignement supérieur ; certains le sont déjà mais avec des
débits relativement bas, d’autres pas encore. Nous avons maintenant la
possibilité de régler beaucoup de ces problèmes en utilisant l’ADSL. Nous
allons donc travailler avec le gouvernement en partenariat ave le CCK
(Centre de calcul Khawarizmi) pour apporter des solutions le plus rapidement
possible.

 

En Tunisie il y a un niveau d’étude très élevé, mais il est
nécessaire de mettre en place des mesures d’accompagnement techniques.

Encore une fois,
comme je l’ai mentionné plus haut, nous sommes une entreprise commerciale
d’Etat avec mandat social, et donc nous avons la responsabilité morale
d’accompagner l’Etat dans cette démarche, et nous allons donner tout ce que
nous avons pour le faire.
Nous possédons des grandes équipes techniques qui sont tout à fait capables
de le réaliser ; il suffit juste de trouver le modèle, l’équipement, mais
évidemment cela demande beaucoup de travail.

 

Vous savez, je viens d’un pays où on reçoit 4, 5 voire 6 méga/s dans les
maisons, ce qui est loin d’être le cas en Tunisie. Et s’il y a quelque chose
auquel je me suis personnellement engagé –et que je trouve absolument
nécessaire pour l’économie tunisienne-, c’est d’augmenter rapidement la
qualité d’accès à l’Internet…

 

Certains parlent de la 3G, mais je considère qu’il faudrait peut-être
commencer par se donner pour objectif, non pas l’accès universel aux
télécoms, mais plutôt l’accès universel à la large bande pour que tout le
monde ait accès à la large bande d’une façon ou d’une autre, soit dans son
quartier, Chez lui, dans son école, ou au travail.

 

Certes l’accès à la voix, c’est important, mais je pense que l’accès à la
large bande va devenir la nouvelle mesure de maturité technique et
économique des économies européennes et de l’Afrique du Nord.

 


Mais ce sera pour
quand tout ça ?

Vous savez, ce qui est intéressant, c’est que les technologies déployées ou
en phase de déploiement, tels que l’ADSL, le WiMax, le Wifi…, ont la
capacité de rendre disponible à un très grand nombre de la population
l’accès à l’Internet là où ils sont.

 

L’accès à l’Internet sur large bande, c’est à partir de 256 K° (dans une
première définition), mais dans une vraie définition, c’est au-delà de ½
méga, et ça peut se faire entre 3 et 5 ans pour que dans toutes les villes
tout le monde ait accès à l’Internet haut débit.

 

D’ailleurs, si par le passé la compétitivité des économies était basée sur
des moyens de production logistiques, maintenant les économies du savoir
sont essentiellement basées sur les infrastructures télécoms… Cela fait
partie de la nouvelle vision de Tunisie Télécom.

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Dans tout cela, est-ce
qu’il y a des priorités pour Tunisie Télécom ?

En
fait, il y a énormément de priorités, notamment en matière de transformation
de l’entreprise avec des objectifs commerciaux qui passent par la téléphonie
fixe, mobile, l’Internet, les services aux entreprises et à la clientèle,
l’augmentation du taux d’interconnexion avec l’étranger, l’amélioration de
notre centre d’appels, etc.

 

Si
on arrive à faire tout cela au cours des douze prochains mois, de façon
remarquable, ce sera un pas important aussi bien pour Tunisie Télécom
elle-même, mais également pour l’économie du pays.

 

(Vous lirez la seconde partie de cette
interview, consacrée aux actions sponsoring de Tunisie Télécom, 
mercredi prochain)

 

 

Propos
recueillis par
Tallel BAHOURY