Hydrocarbures : un léger mieux …

 


petrole_020206.jpgLa
production de pétrole en Tunisie a légèrement augmenté en 2005 (+1,9%). Elle
est estimée à 3,4 millions de tonnes contre 3,3 millions de tonnes en 2004
et plus de 5 millions de tonnes au début des années quatre-vingt.

Cette progression s’explique, selon le très sérieux rapport annuel de la
Banque Centrale de Tunisie, qui vient de paraître, par l’apport de nouvelles
découvertes à l’extrême sud du pays.

Il s’agit, entre autres, du puits «Adam3», entré en production en janvier
2005, «Nour1» mis en exploitation en juin de la même année et «Janet1» qui a
démarré en décembre 2005 avec un débit de 400 barils par jour. L’ensemble de
ces puits, composantes du gisement Adam-Hawa-dalia, a fourni près du quart
de la production totale du pétrole.

Au regard des statistiques, il est même devenu le plus important champ
pétrolier exploité en Tunisie, avec un débit moyen total de 15.000 barils
par jour et 763 mille tonnes par an.

A l’inverse, la production a continué à régresser dans les autres gisements,
en particulier à El Borma, l’extrême sud du pays (520 mille tonnes, -10,3%),
Ashtart off-shore au large du golfe de Gabès (530 mille tonnes, -8%), Didon,
Cercina, Franig, Didon (1591 mille tonnes, -8,2%).

La Tunisie importe son pétrole de Libye

En 2005, la Tunisie, devenue depuis 2000, pays importateur net de pétrole, a
importé, principalement, de Libye 1.085 tonnes de pétrole pour 561,3
millions de dinars et 2.800 mille tonnes de produits raffinés d’Italie
(61%), d’Espagne (11%), de Russie (10%) et de France (5%) pour un montant de
1.570 millions de dinars. A signaler qu’aucune indication officielle n’est
fournie jusqu’ici sur le prix avec lequel la Tunisie importe ses
hydrocarbures. Selon nos informations, il se situerait entre 40 et 45
dollars.

L’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) a exporté 2,8
millions de tonnes de pétrole brut pour 1.416 millions de dinars, soit une
augmentation de 600,3 millions de dinars. La Tunisie vend son pétrole à 53
dollars le baril.

S’agissant des produits raffinés, la Société Tunisienne des Industries de
Raffinage (STIR) a exporté sur la France et l’Italie pour 341 millions de
dinars et en a importé pour 1.570 millions de dinars.

Au rayon de la balance énergétique, celle-ci s’est soldée au cours de cet
exercice par un déficit de 510,4 millions de dinars. Ce déficit est compensé
à hauteur de 40% par plusieurs ajustements des prix du carburant.

Conséquence : le taux de couverture de la balance énergétique s’est amélioré
de 8,1 points de pourcentage pour s’élever à 77,5%, suite à l’accroissement
des exportations à un rythme plus rapide que celui des importations (52,7%
contre 38%).

Production – consommation, l’état des lieux

Globalement, en Tunisie, la production d’hydrocarbures est restée
pratiquement constante, ces dernières années, autour de 6,5 millions de
tonnes équivalent pétrole (TEP) par an.

Cette production est marquée par deux phénomènes : une diminution de la
production de pétrole brut depuis 10 ans (3,343 millions de Tep en 2004) et
une augmentation de celle du gaz, qui a atteint 2,530 millions de Tep, en
2004, auxquels il faut ajouter environ 1,200 million de Tep provenant de la
redevance sur le gazoduc italo-algérien «Transmed» pour obtenir le total des
ressources gazières disponibles.

La consommation d’énergie de la Tunisie, de 7,4 millions de tonnes en 2004,
augmente d’environ 6% par an. Le déficit, estimé à 500.000 tonnes, est
aggravé par le prélèvement au taux de 20% de la production au profit des
compagnies d’exploitation pétrolières étrangères, partenaires de
l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP).

Pour faire face au manque de découvertes, la Tunisie a accordé une
quarantaine de permis pétroliers répartis sur l’ensemble du territoire, à
raison de six par an depuis 2005. Ces permis composent le patrimoine
pétrolier tunisien en activité aujourd’hui.

Au total, le nombre des permis en cours de validité dans le secteur
pétrolier a été porté, au terme de l’année 2005, à 41 unités, dont 26 on shore. Ces
permis sont exploités par 31 compagnies pétrolières étrangères.