Breton veut une France dans les cinq premières économies mondiales d’ici 2030

 
 
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Le ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton s’exprime lors de sa conférence de presse trimestrielle, le 6 juillet 2006 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[06/07/2006 14:36:33] PARIS (AFP) Le ministre des Finances Thierry Breton a mis le cap sur l’avenir jeudi en fixant comme objectif à la France de se situer dans les cinq premières économies mondiales en 2030, dans le sillage de l’euphorie suscitée par le parcours de la France en Coupe du monde.

La France peut “se maintenir en première division de l’économie mondiale”, a déclaré M. Breton à l’occasion de sa conférence de presse trimestrielle, après avoir salué le “succès formidable” de la France la veille en demi-finale face au Portugal.

Pour le ministre des Finances, la France qui devrait être “au pire septième”, peut ambitionner la cinquième place d’ici 25 ans.

Se gardant de vouloir assimiler sport et économie, M. Breton a cependant assuré qu’il y avait en France des “talents considérables, une capacité de rebond inégalée et l’envie de gagner” et vanté le “goût du dépassement” qui vaut aussi pour l’économie.

Il a proposé plusieurs étapes en vue de cette ambition: à échéance de dix ans, faire de la France “l’économie la plus dynamique des grands pays européens” en visant un taux de croissance de 3 à 4%. Et auparavant, d’ici cinq ans, disposer de l’économie “la mieux préparée” aux changements en cours: l’évolution démographique, l’après-pétrole et l’économie post-industrielle.

Le ministre des Finances a rappelé la nécessité en premier lieu de réduire l’endettement de la France, en tablant sur “plus de vertu budgétaire, plus de maîtrise des dépenses, et plus de confiance pour l’avenir”.

“Nous sommes engagés dans cette voie”, a affirmé le ministre, qui a une nouvelle fois salué les résultats économiques enregistrés, en citant la croissance entre 2 et 2,5%, l’emploi, les investissements, les exportations.

Thierry Breton entend donc poursuivre la “pédagogie” de l’économie auprès des Français et a annoncé à cet effet la création d’un Conseil pour la diffusion de la culture économique.

Mais pour l’heure, il veut convaincre du bien-fondé du projet de privatisation de Gaz de France, qui sera soumis au Parlement à la rentrée.

M. Breton a insisté sur le fait que la question sur la table était celle de “l’évolution du capital” de Gaz de France, et pas celle de la fusion avec Suez, même s’il souhaite “que le projet Gaz de France/Suez voie le jour, parce qu’aujourd’hui, c’est le meilleur projet”.

Mais ce n’est “pas le rôle du ministre de dire qu’il faut marier Untel avec Untel, c’est le rôle des entreprises de proposer à leurs organes de direction leur stratégie”, a-t-il observé.

Il s’est engagé à revenir devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, pour prendre son avis dès qu’un projet sera “finalisé avec toutes ses composantes et proposé aux instances de direction de Gaz de France” et le communiquer ensuite aux administrateurs représentant l’Etat à GDF.

Pour Thierry Breton, qui était PDG de France Télécom jusqu’à son arrivée à Bercy début 2005, le secteur énergétique fait face à une situation “très similaire” à celle des télécoms il y a quelques années.

France Télécom avait été “contraint” de payer “en cash” quelque 44 milliards d’euros pour investir dans la téléphonie mobile (rachat d’Orange en 2000), ce qui avait plombé ses finances, faute de pouvoir procéder par échanges d’actions comme le prévoit le projet de fusion Suez-Gaz de France, a-t-il rappelé.

Interrogé sur les éventuelles discussions entre Renault-Nissan et General Motors, il a souligné que l’Etat français, actionnaire de Renault à hauteur de 15%, n’est pour l’instant “saisi de rien”. Et rappelé qu'”il appartient aux entreprises dans lesquelles nous sommes actionnaires ou pas de parler de leur stratégie”.

 06/07/2006 14:36:33 – © 2006 AFP