Areva : Anne Lauvergeon reconduite à la tête du groupe pour cinq ans

 
 
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Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, arrive le 11 mai 2006 à l’Hôtel Matignon à Paris, pour assister à une réunion du Premier ministre Dominique de Villepin avec des chefs dentreprises sur lattractivité du territoire (Photo : Jack Guez)

[29/06/2006 18:31:39] PARIS (AFP) Anne Lauvergeon a été reconduite jeudi pour un mandat de cinq ans à la tête du groupe public Areva, qu’elle a imposé comme un acteur majeur du nucléaire dans le monde et qui doit désormais relever le défi commercial du réacteur de troisième génération EPR.

Le ministre de l’Economie Thierry Breton a affirmé dans un communiqué que l’Etat était contre une ouverture du capital du groupe nucléaire public Areva dans “les cinq ans qui viennent”.

Cette privatisation partielle, pour laquelle s’était mobilisée Mme Lauvergeon et le groupe public, était prévue en 2005. Elle avait d’abord été repoussée à cette année, avant que le Premier ministre Dominique de Villepin n’annonce fin octobre qu’elle n’interviendrait pas d’ici à 2007, année des élections présidentielle et législatives.

Dans son communiqué, qui ne cite pas le nom de Mme Lauvergeon, M. Breton souligne par ailleurs que “par la voix de ses représentants, le secteur public, actionnaire majoritaire, a contribué à l’élaboration de la feuille de route” pour les cinq ans à venir.

Le succès opérationnel de l’EPR a été placé par le gouvernement français au centre de la feuille de route du nouveau directoire. Les équipes d’Areva doivent se focaliser “à 100% sur le succès opérationnel” du réacteur EPR, et non sur une politique de fusions ou d’acquisitions, a mis en garde récemment le ministre de l’Economie.

Présidente du directoire d’Areva depuis sa création en 2001 avec le rapprochement entre les “frères ennemis” –CEA industries, Framatome et Cogema–, Mme Lauvergeon a voulu dès son arrivée “sortir le nucléaire de son bunker”, selon son entourage.

Elle fait notamment installer des webcams sur le site de traitement des déchets de La Hague à l’intention des associations écologistes et a lancé des campagnes de presse pour faire connaître le nom d’Areva auprès du grand public.

Sous sa houlette, Areva devient numéro un du nucléaire aux Etats-Unis, vend le réacteur de troisième génération EPR à la France et à la Finlande, et recentre ses activités sur l’énergie en cédant pour un milliard d’euros sa filiale connectique FCI.

Classée l’an dernier par le magazine américain Fortune comme la femme la plus puissante du monde, Anne Lauvergeon veut conquérir d’ici les cinq prochaines années le tiers du marché nucléaire mondial et augmenter ses activités dans l’uranium.

Cette ancienne sherpa de François Mitterrand, au profil autant politique qu’industriel, peut cependant se targuer de bonnes relations avec le président Jacques Chirac.

Par ailleurs, le groupe est en position délicate en Chine, où il est en compétition pour un juteux marché de quatre réacteurs de troisième génération avec l’américain Westinghouse, qui semble tenir la corde depuis plusieurs mois.

De son côté, le président du conseil de surveillance d’Areva, Frédéric Lemoine, a affirmé que le dossier Alstom était “totalement refermé”, dans un entretien aux Echos à paraître vendredi.

Alors qu’Alstom rêve depuis longtemps d’un rapprochement avec Areva, Anne Lauvergeon, malgré les pressions, a toujours repoussé ses avances. Seule concession: le rachat à Alstom de sa branche Transmission et Distribution en 2004.

Le groupe a réalisé en 2005 un bénéfice de 1,049 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 10,1 milliards.

 29/06/2006 18:31:39 – © 2006 AFP