La Tunisie veut se faire une place dans les biotechnologies

 

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Par
Moncef
MAHROUG

 


biologie.jpgPrès de
trente ans après l’organisation en 1977 du premier séminaire sur la biologie
moléculaire, la Tunisie a suffisamment d’atouts pour s’aménager une présence
dans les biotechnologies. Et l’a fait savoir à l’occasion de la 8ème édition
du «Forum de Carthage pour l’Investissement».

Outre un secteur en plein boom (les industries mécaniques, électriques et
électroniques), un autre en difficulté et cherche à se relancer (le textile)
et un troisième naissant et prometteur (technologies de l’information et de
la communication), la 8ème édition du «Forum de Carthage pour
l’Investissement» a été focalisée sur les biotechnologies dans lesquelles la
Tunisie veut se positionner. Rendez-vous des investisseurs tunisiens et,
surtout, étrangers, le forum était un cadre opportun pour faire le point du
développement de ce secteur, porter cette ambition à la connaissance du
monde extérieur et «vendre» notre pays comme une base propice pour y lancer
des activités relevant des biotechnologies.


Les atouts habilitant la Tunisie à développer et à accueillir des
investissements dans ce secteur sont multiples. Ces atouts sont à la fois
généraux –appui affirmé de l’Etat à l’investissement dans ce secteur et
«adaptation de l’économie au contexte libéral»- et spécifiques -«un cadre
légal clair», une «législation en matière de brevets conforme aux
engagements du pays dans le cadre de l’OMC» et des autorités en charge du
médicament ayant «une audience internationale, puisque la Tunisie forme les
cadres arabes et africains dans ce domaine», souligne M. Amor Toumi,
directeur général du Laboratoire National de Contrôle des Médicaments.


Autre atout essentiel, la Tunisie -«un terrain de prédilection pour ce genre
d’activité»- est impliquée dans les essais cliniques internationaux,
participe «à la définition des tendances dans les bio similaires -qui sont
les génériques des biotechnologies-, et sera, de ce fait, «parmi les
premiers à se doter d’une législation dans ce domaine», confie le directeur
général du Laboratoire National de Contrôle des Médicaments.


Enfin, notre pays dispose dans cette spécialité de «ressources humaines
compétentes» parce que plusieurs organismes ont depuis longtemps commencé à
faire leurs premiers pas dans les biotechnologies. C’est le cas notamment du
Laboratoire bioprocess au Centre de Biotechnologie de Sfax (CBS), de
l’Institut Pasteur, de l’Institution de recherche et de l’enseignement
supérieur agricoles (IRESA) -dont les premiers
responsables, en l’occurrence successivement Dr Samir Ayadi, Mme Amel
Chouaieb et Dr Abdelaziz Mougou, ont aidé M. Toumi dans ses efforts en vue
de faire passer l’image d’une Tunisie terre fertile pour les
biotechnologies-, de l’INRAT, de l’Institut des Sciences et Technologies de
la Mer, de l’Institut des Régions Arides, du CITET, etc.


Au total, et près de trente ans après l’organisation en 1977 par
l’université du premier séminaire sur la biologie moléculaire, la Tunisie
compte près de 380 structures s’occupant de biotechnologies, dont en
particulier 72 laboratoires, 2 centres de recherches et 2 incubateurs
-auxquels vont s’ajouter d’autres dont un centre de biotechnologie dans le
Technopole de Sidi Thabet.


Fabriquant déjà quelques produits pharmaceutiques biotechnologiques -dont un
anti-diabétique-, la Tunisie est aujourd’hui à la recherche
d’investissements étrangers, et de partenariats technico-financiers en vue
d’aller plus loin sur cette voie.