Les principaux aéroports britanniques bientôt sous contrôle espagnol

Par : Autres

 

Les principaux aéroports
britanniques bientôt sous contrôle espagnol

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Des avions de la
compagnie British Airways à l’aéroport d’Heathrow à Londres

Les principaux aéroports britanniques vont
passer sous contrôle espagnol après le rachat de BAA par Grupo Ferrovial
annoncé mardi, même si la banque d’affaires américaine Goldmans Sachs n’a
pas dit son dernier mot et peut encore faire une contre-offre.

 

Ce rapprochement intervient sur fond de
consolidation du secteur aéroportuaire en Europe et dans le monde, la
croissance du trafic aérien faisant miroiter de belles perspectives de
bénéfices, et d’appétit grandissant des compagnies ibériques pour leurs
voisines européennes.

 

Le groupe britannique BAA, qui gère notamment
l’aéroport d’Heathrow à Londres, le premier en Europe en termes de trafic, a
accepté d’être racheté en numéraire par l’espagnol Grupo Ferrovial pour
10,23 milliards de livres soit environ 15 milliards d’euros.

 

Il a jugé ce montant “attractif” alors que la
banque d’affaires américaine Goldman Sachs lui avait fait lundi une offre
d’un montant légèrement supérieur, à 10,28 milliards de livres.

 

Cette dernière n’a pas encore lâché l’affaire.
Elle a indiqué mardi qu’elle continuait à “revoir sa position” et ferait une
nouvelle annonce “en temps voulu”, en recommandant vivement aux actionnaires
de BAA “de ne rien entreprendre”.

 

Concrètement, Goldman Sachs a jusqu’au 16 juin
pour formaliser une contre-offre et tenter de faire changer d’avis BAA,
selon un nouveau calendrier annoncé mardi par le régulateur britannique des
fusions, le Takeover Panel. Il avait précédemment imposé la date-butoir de
vendredi.

 

Cette révision du calendrier permet aussi à
Ferrovial de réviser le montant de son OPA jusqu’au 12 juin, alors qu’il
avait précédemment jusqu’à lundi soir pour le faire, ce qui a précipité
l’issue des négociations.

 

Mais les investisseurs ne semblait guère croire
mardi matin à une bataille pour le rachat de BAA, l’action du groupe ayant
stagné à la Bourse de Londres juste en-deçà de 950 pence à l’annonce du
rachat, avant de grimper de 2,21% à 948,50 pence sur des rumeurs de rachats
sur le marché par Ferrovial.

 

Nick van den Brul, analyste d’Exane BNP
Paribas, a indiqué dans une note que celui offert par Goldman Sachs était
certes supérieur mais que l’offre de la banque s’accompagnait “d’autres
conditions plus onéreuses”.

 

“Nous doutons de la probabilité (que Goldman
Sachs fasse une offre supérieure, nldr) dans la mesure où le conseil
d’administration de BAA a recommandé l’offre de Ferrovial. En tout état de
cause, une offre largement supérieure à 950 pence semble difficile à
justifier”, a-t-il estimé.

 

Selon d’autres analystes, BAA a choisi
Ferrovial dans la crainte que Goldman Sachs ne dilapide son héritage en
revendant des aéroports. Le groupe espagnol devrait toutefois céder à l’une
de ses banques conseil, l’australienne Macquarie Bank, l’aéroport de Sydney,
que gère BAA.

 

Le groupe britannique est l’un des principaux
gestionnaires d’aéroports dans le monde. Il gère sept aéroports au
Royaume-Uni, dont ceux de Heathrow et Gatwick à Londres, qui ont été
fréquentés par 140 millions de passagers en 2005. Il gère aussi l’aéroport
d’Indianapolis aux Etats-Unis et celui de Naples en Italie. Il avait racheté
celui de Budapest en décembre.

 

BAA a vu son bénéfice net reculer de 21% à 532
millions de livres sur l’exercice achevé fin mars, alors qu’il multiplie les
investissements, pour un chiffre d’affaires en hausse de 7,6% à 2,28
milliards.

 

Grupo Ferrovial, présent dans la construction,
l’immobilier et la gestion d’infrastructures, s’est beaucoup développé à
l’étranger ces dernières années. Il emploie 78.000 personnes en Europe, en
Amérique du Nord, en Australie et en Amérique Latine (principalement au
Chili). Il a vu son bénéfice net gonfler de 43,5% en 2005 à 415,8 millions
d’euros, pour un chiffre d’affaires d’environ 9 milliards.

 

Il est associé pour le rachat de BAA à la
Caisse de dépôt et de placement du Québec et au fonds d’investissement
singapourien GIC dans le cadre d’un consortium.

 

© AFP 2006

Photo : John McHugh