Thierry Breton s’engage à réduire la dette plus vite que prévu

Par : Autres

 

Thierry Breton s’engage à
réduire la dette plus vite que prévu

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Le ministre de
l’Economie et des Finances, Thierry Breton, lors d’une conférence de
presse le 19 mai 2006 à Paris

Le ministre des Finances, Thierry Breton, a
centré son action sur la réduction de la dette, avec un nouvel objectif plus
“ambitieux” pour 2006 grâce aux privatisations et aux ventes d’actifs de
l’Etat, en dépit d’une croissance inférieure aux attentes en début d’année.

 

M. Breton a “pris l’engagement d’accélérer très
significativement le désendettement dès 2006” en s’engageant à gagner “au
moins deux points de PIB”.

 

La dette devra ainsi passer à 64,6% du produit
intérieur brut fin 2006 contre 66,6% un an plus tôt, a-t-il annoncé lors
d’une conférence de presse. Sur la base d’une croissance de 2%, l’Etat devra
donc réduire le montant final de sa dette d’environ 11 milliards d’euros.

 

Le précédent objectif, annoncé fin mars, ne
prévoyait qu’une diminution de 0,3 point de PIB, alors que la dette devait
s’accroître mécaniquement de 37 milliards d’euros en raison, entre autres,
de la hausse des taux d’intérêt.

 

Pour y parvenir, M. Breton veut affecter
prioritairement “les recettes de cession d’actifs” au désendettement.

 

Outre les 10 milliards d’euros générés par la
privatisation des autoroutes, il compte aussi y consacrer le produit des
ventes d’Alstom et d’Aéroports de Paris, soit plus de 2 milliards d’euros
supplémentaires en 2006.

 

M. Breton table également sur une maîtrise
accrue des dépenses publiques, une exécution budgétaire “rigoureuse” et une
adaptation de la gestion de la trésorerie de l’Etat au plus juste: “pas un
euro d’endettement de plus que le strict nécessaire pour faire face à la
gestion courante”.

 

L’ensemble des composantes de la dette
publique, collectivités locales et organismes sociaux compris, seront
appelées à suivre la même “dynamique vertueuse”.

 

 

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La croissance du PIB
français au 1er trimestre 2006

Thierry Breton a situé cette action dans le
contexte d’une croissance qui s’est “nettement accélérée” au premier
trimestre, confirmant que la France se trouvait dans une fourchette de
croissance annuelle de 2 à 2,5% du PIB.

 

Selon l’Insee, la croissance du produit
intérieur brut français s’est établie à +0,5% au premier trimestre après
+0,3% au quatrième trimestre. Ce résultat est cependant inférieur aux
attentes des économistes qui tablaient sur 0,6% et de la Banque de France
qui envisageait 0,7%.

 

Mais pour M. Breton, l’important est “la
tendance”. Il a notamment salué la bonne tenue de la consommation des
ménages qui “progresse très nettement” (+0,9%) ainsi que la hausse des
exportations (+3%) qui apportent une “forte contribution positive”.

 

A l’inverse, le fléchissement de
l’investissement des entreprises et le mouvement de déstockage massif
n’inquiètent pas outre mesure le ministre, qui voit dans ce dernier une
conséquence d’une demande plus forte que prévu.

 

La reprise de l’emploi est aussi un des
éléments d'”optimisme”, de même qu’une inflation “très bien contenue” malgré
la hausse des prix du pétrole. Le ministre table sur “une poursuite, voire
une accélération de la dynamique au deuxième trimestre”.

 

Quant au niveau de l’euro par rapport au
dollar, il a jugé la fourchette actuelle “parfaitement assimilable par
l’économie” concédant toutefois qu’il “ne faudrait pas que cela aille trop
haut”.

 

Enfin, le projet de loi sur Gaz de France, en
vue de la fusion avec Suez, sera soumis “bientôt” au Parlement. L’Etat
détiendra “plus d’un tiers du capital” du nouveau groupe et en assurera un
“contrôle” par le moyen “d’une action spécifique”, a-t-il expliqué.

 

Le Parti socialiste a rapidement réagi à la
conférence de presse de M. Breton, dénonçant un “exercice
d’autosatisfaction”: “la dette s’est accrue de plus de huit points de PIB en
quatre ans. Les déficits publics vont repartir à la hausse”, dit-il.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Olivier Laban-Mattéi