Robert Urbain : La participation d’entreprises tunisiennes à une mission belge en Libye, à l’étude

 

Robert Urbain, ancien ministre belge du commerce extérieur 

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Propos recueillis à Paris par Moncef Mahroug.

 


urbain.jpgRobert Urbain conduira au
cours de la seconde moitié du mois de juin une mission économique belge en Libye.
Des entreprises tunisiennes pourraient y prendre part si la possibilité de
partenariat et de synergies avec des entreprises belges se confirme.

WEBMANAGERCENTER : Vous allez
conduire en juin prochain une mission d’hommes d’affaires belges en Libye. Il semble
que des chefs d’entreprise tunisiens pourraient y être associés.

Robert URBAIN : Pourquoi pas. Je conduirai à la fin du mois de juin
une mission économique belge en Libye. A cet égard, j’ai été approché par
des amis tunisiens qui souhaiteraient s’associer à cette délégation dans le
cadre de partenariats de firme à firme. J’ai été informé, il y a quelques
semaines, de la liste des entreprises tunisiennes souhaitant s’associer à
cette démarche.

J’ai entrepris des contacts du côté belge, à l’effet de voir s’il est
possible d’organiser ce partenariat à l’étranger, avant qu’il ne soit
réalisé entre firmes. Je suis en contact avec le président de la Fédération
des chambres de commerce européenne, Riyadh Azaiez, pour réaliser ce qui
nous paraît être un objectif ambitieux et tout à fait pratique dans le cadre
du partenariat euro-méditerranéen.

Il faudrait, évidemment, que parmi les entreprises tunisiennes il y en ait
qui intéressent des entreprises belges pour un partenariat. Une opération
d’inventaire est en cours en vue de voir s’il est possible de le faire dans
le délai relativement cours qui nous sépare de cette visite en Libye. Si ce
n’était pas le cas, ce ne serait que partie remise et nous pourrions très
utilement préparer une démarche de ce genre dans les prochains mois.

La Chambre de commerce et d’industrie tuniso-belgo-luxembourgeoise a
organisé fin mars une mission d’hommes d’affaires en Belgique qui a débouché
sur quelques projets d’investissements tunisiens en Belgique en vue
d’utiliser votre pays comme une plate-forme en direction de l’Europe. Qu’en
pensez-vous ?

J’ai été effectivement parmi ceux qui ont accueilli le mois dernier une
délégation d’hommes d’affaires tunisiens. Je crois que c’est une démarche
extrêmement intéressante. C’est la première fois que je suis associé à une
telle visite et je ne crois pas qu’il y en ait eu auparavant. Je crois qu’il
faut créer le mouvement. Il a été amorcé. Du côté belge, peut-être n’a-t-on
pas suffisamment réagi.

Personnellement, je m’efforce, au sein de la Chambre de commerce des pays
arabes, dont je suis l’initiateur, de faire le maximum pour sensibiliser les
entreprises belges à la dimension stratégique du partenariat
euro-méditerranéen qui doit inciter les entreprises européennes, et en
l’occurrence belges, à regarder au-delà de la Méditerranée. Et nos regards
se portent de préférence vers la Tunisie.

Justement, le flux d’investissements belges vers la Tunisie s’est
nettement ralenti au cours des dernières années. A quoi est-ce dû ?

Simplement à la nouvelle dimension de l’Europe élargie qui compte
aujourd’hui 25 Etats. Cette dimension fait que là où il y avait encore des
barrières importante et quasi-infranchissables, l’Europe s’est élargie à des
populations qui sont avides de développement, de pouvoir d’achat et qui vont
donc constituer une cible préférentielle pour les entreprises exportatrices,
belges notamment.

Mais il est certain aussi que nous ne pouvons et nous ne savons pas tout
produire en Belgique, et une alliance avec des firmes tunisiennes pour
aborder les marchés de l’Est qui sont plus près de nous et que nous
connaissons pour avoir eu des contacts de tous temps, même du temps des
régimes communistes, me paraît être une piste à explorer.