Malgré le pétrole, l’inflation française est restée très sage en 2005

Par : Autres

 

Malgré le pétrole,
l’inflation française est restée très sage en 2005

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Pompes dans une station
service à Paris fin avril 2006

Contrairement aux chocs pétroliers des années
70 et 80, l’inflation n’a pas suivi l’envolée des cours du pétrole en 2005,
enregistrant, avec une progression de 1,5%, “l’une de ses plus faibles
hausses depuis 35 ans”, selon une étude de l’Insee à paraître jeudi.

 

“Avec 1,5% de hausse entre décembre 2004 et
décembre 2005, l’évolution de l’indice des prix à la consommation est
passée, pour la première fois depuis 2001, sous la barre symbolique des 2%”,
souligne l’étude.

 

Les prix avaient augmenté de 2,1% en 2004, de
2,2% en 2003 et 2,3% en 2002.

 

L’envolée des prix de l’énergie, entamée en
2004 dans le sillage de la hausse du baril de pétrole, s’est pourtant
poursuivie en 2005, notamment pour les produits pétroliers. “En deux ans,
les combustibles liquides se sont renchéris de 59% et les carburants de
24,9%”, est-il rappelé. Le baril de Brent, qui valait 29,8 dollars fin 2003,
est monté jusqu’à 64,1 dollars courant 2005.

 

Mais ce “choc pétrolier”, contrairement aux
précédents, “ne s’est pas diffusé à l’économie française”, notamment parce
que “la part de la consommation de pétrole dans les consommations
intermédiaires et la consommation des ménages a été largement réduite”,
observent les auteurs de l’étude.

 

En 1974, époque du premier choc pétrolier,
l’inflation annuelle était de 15,2%, avant d’atteindre 13,6% en 1980 et
14,0% en 1981.

 

En 2005, la hausse des prix de l’énergie n’a
contribué à l’inflation qu’à hauteur de 0,6 point.

 

Hors énergie et éléments volatils, tels les
fruits et légumes, les prix sont par ailleurs demeurés particulièrement
modérés, avec une progression de 1% en 2005, après 1,3% en 2004 et 1,6% en
2003.

 

La hausse d’autres matières premières —
notamment du minerai de fer (+94% en 2005), des métaux non ferreux (+46%) ou
du café (+53% pour le robusta) — se sont soldées par des hausses de prix
pour certains produits mais celles-ci sont restées “circonscrites et
limitées dans leur ampleur”.

 

Les prix des services restent l’un des
principaux “moteurs” de l’inflation, selon l’étude. “En augmentant de 2,5%,
après une hausse de 2,6% en 2004, ils contribuent pour 1,0 point au 1,5% de
hausse des prix en 2005”, selon l’étude.

 

Principales hausses: le prix du transport
aérien (+7,7%) en raison du renchérissement du kérosène, les taxis (+6,7%)
ou les services postaux (+5,2%).

 

En revanche, l’alimentation (+0,7%) a peu
contribué à l’inflation tandis que les produits manufacturés ont continué de
reculer (-0,6% en 2005 après -0,1% en 2004), sous l’effet notamment de la
chute des prix des équipements de téléphone et télécopie (-33,7% en deux
ans).

 

Selon l’étude, la fin des quotas textiles, qui
a ouvert la voie aux importations chinoises, n’a “pas eu d’effet visible”
puisque les prix de détail des vêtements et chaussures sont restés stables
en 2005.

 

© AFP 2006

Photo : Pascal Pavani