Coup de frein sur la consommation des ménages français en mars

Par : Autres

 

Coup de frein sur la
consommation des ménages français en mars

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La consommation en
produits manufacturés et la consommation des ménages en France en
février 2006

Les dépenses de consommation des ménages
français ont subi un coup de frein en mars avec un recul de 0,6%, mais
l’impact possible de la crise du CPE paraît limité, selon les économistes,
l’ensemble du premier trimestre restant orienté à la hausse.

 

La consommation des ménages en produits
manufacturés a reculé de 0,6% en mars après une hausse de 1,4% en février
(révisée en baisse de 0,4 point), en données corrigées des jours ouvrables
et des variations saisonnières, a indiqué vendredi l’Insee.

 

Toutefois sur l’ensemble du premier trimestre,
les dépenses de consommation ont progressé de 1,1%, après une hausse de 0,4%
au quatrième trimestre 2005.

 

Le recul du mois de mars n’a “pas annulé la
très bonne performance du mois de février. La correction était attendue,
mais dampleur plus large, notamment en raison des tensions autour du CPE,
qui ne semblent finalement pas avoir pesé lourdement sur la tendance”,
relève Mathieu Kaiser, de BNP Paribas.

 

La consommation ralentit “légèrement” en mars
“après la hausse liée aux soldes de février”, note Philippe Waechter, de
Natexis Asset Management, qui ne constate “pas d’effets a priori des
tensions sociales du mois de mars”.

 

Le repli s’explique notamment par le fort recul
des dépenses en textile-cuir (-8,0%) alors que les soldes avaient dopé la
consommation du secteur en février (+4,3%).

 

D’autre part, les dépenses en biens déquipement
du logement, toujours en nette hausse (+3,8% après +2,9% en janvier),
continuent à tirer les dépenses en biens durables, alors que les achats
d’automobiles ont diminué (-0,5% après +1,1% en février).

 

Au total, les dépenses de consommation en biens
durables ont poursuivi leur progression sur un même rythme: +2,0% en mars
après +2,1% en février.

 

L’Insee a souligné que les dépenses de
consommation en biens durables restaient “très bien orientées” sur
l’ensemble du premier trimestre (+3,3% après +2,0% au quatrième trimestre
2005), avec des dépenses en bien d’équipement du logement “très dynamiques”
(+6,6%).

 

Enfin, toujours en mars, les dépenses de
consommation en autres produits manufacturés sont orientées à la hausse:
+0,6% après -0,4% en février.

 

Le rebond de la consommation au premier
trimestre “est a priori paradoxal compte tenu de la mauvaise orientation des
déterminants traditionnels”, selon Emmanuel Ferry d’Exane BNP Paribas, qui
énumère: “confiance médiocre, prélèvement pétrolier, emploi en stagnation,
faible augmentation du pouvoir dachat du revenu disponible, faible
crédibilité du gouvernement, épuisement de la dynamique immobilière,
tensions sociales”.

 

Pour lui, l’explication tient essentiellement
au fait que “les ménages se portent exclusivement sur les dépenses en biens
électroniques, qui ont progressé de 39% au premier trimestre” en rythme
trimestriel annualisé et qui ont contribué depuis 2003 à “plus de 80% des
dépenses en produits manufacturés”. Ce mouvement “a de fortes chances de se
poursuivre”, ajoute-t-il.

 

Les économistes divergent toutefois sur
l’impact sur la croissance de ce niveau soutenu de la consommation au
premier trimestre. “C’est un bon support pour un bon chiffre du PIB au
premier trimestre”, selon Philippe Waechter.

 

“Le PIB ne profitera pas à plein de cette
consommation dynamique, dans la mesure où son contenu en importations est de
plus en plus important”, tempère Mathieu Kaiser, qui anticipe cependant une
croissance de 0,6% sur le trimestre.

© AFP 2006

Photo : Mychèle Daniau