UE – Immigration : Un plan “triangle des Bermudes” pour capter les compétences …

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

entr.gifL’information n’étonnera personne, mais elle a de quoi inquiéter les
dirigeants du tiers monde, particulièrement les pays émergents.

En effet, à l’instar de l’Amérique du Nord, notamment les Etats-Unis et le
Canada, l’Union européenne est en train de mettre en place une stratégie qui
s’inspire du fonctionnement du ‘’triangle des Bermudes’’, c’est-à-dire absorber,
capter les compétences dans plusieurs domaines des pays du tiers monde,
notamment les pays émergents…

Selon cette stratégie, révélée le 21 décembre 2005 lors d’une réunion de la
Commission européenne, l’Europe des Vingt-cinq (ou Trente dans quelques
années) se propose ‘’d’accorder aux étrangers qualifiés un permis de travail
pour tenter d’attirer des immigrants ayant un haut niveau d’étude, tels que
des ingénieurs ou des techniciens informatiques’’, et ce après avoir
constaté que les immigrants convoités préféraient travailler dans des pays
tels que les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie.

Encore plus inquiétant encore, la proposition européenne n’épargne aucun
secteur d’activité, puisque la Commission demande tout simplement de mettre
en place de règles spéciales pour permettre à des étrangers d’occuper
légalement un emploi saisonnier dans des secteurs tels que l’agriculture ou
la construction.

Si l’intension avouée de l’UE est de dissuader le séjour illégal sur le
territoire européen de dizaines de milliers d’ouvriers agricoles et du
bâtiment, la vraie raison se trouve, peut-être, ailleurs. En effet, le
rapport des Nations unies sur la population a bien montré que l’Europe
risque de connaître une pénurie en main-d’œuvre dans les prochaines années.

D’ailleurs, la Commission a, clairement indiqué que l’UE se devait
d’améliorer ‘’la gestion du flux des immigrants pour surmonter la pénurie de
compétences, le problème du vieillissement de la population, les arrivées
illégales et le coût des retraites’’.

En outre, les estimations de l’UE du nombre de personnes en âge de
travailler dans l’Union européenne tablent sur une diminution de 20 millions
entre 2010 et 2030 et que l’immigration fait partie de la réponse à la
prochaine pénurie de main d’oeuvre.

Il faut aussi rappeler que la proposition de l’Union n’est pas nouvelle,
puisqu’en 2001, la Commission européenne avait déjà présenté un projet ,
mais il avait été rejeté en raison de préoccupations sur la sécurité, pour
l’intégration de nouveaux arrivants.

Certes, le projet présenté par Franco Frattini, le Commissaire européen à la
Justice cible essentiellement les pays membres de l’Union, mais on voit pas
comment des entreprises en quête de rentabilité permanente pourraient se
priver de recruter les ingénieurs et autres techniciens des pays émergents
hors Union européenne.

Notre inquiétude est due au fait qu’aucun dirigeant n’a voulu réagir face à
cet exode de ces cerveaux érigé en règle par les pays développés. On
comprend qu’il y ait de problèmes d’embauche ou de chômage dans nos pays,
mais de là à accepter la fuite des compétences. Car, quel que soit son degré
de patriotisme, personne n’accepte de vivre sans emploi alors qu’il y a
quelque part un boulot qui lui tend la main.

Alors, la proposition de la Commission européenne est-elle immorale ? Non,
puisque la ‘’charité bien ordonnée commence par soi-même’’, dit un adage.
Mais que faut-il faire ? Elaborer de véritables projets de société :
développement des infrastructures, enseignement et éducation, bonne
gouvernance, …