Textile : Bonne tenue depuis janvier, mais le plus dur reste à venir

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Bonne tenue depuis janvier, mais le plus dur reste à venir

 

textil020620051.gifAprès une baisse de 15% en janvier, les exportations de textile-habillement
ont repris pour s’établir, au cours des cinq premiers mois de 2005, à un
niveau identique –en valeur mais pas en volume- à celui de la même période
de l’année écoulée.

L’industrie du textile-habillement a plutôt bien tenu face à la concurrence
internationale accrue et, en particulier, à l’onde chinoise, déclenchée par
l’achèvement du démantèlement des Accords Multi-Fibres (AMF), le 1er janvier
2005. C’est là la bonne nouvelle annoncée par le Premier ministre, M.Mohamed
Ghannouchi, à l’ouverture de la «Journée d’information sur les mesures
présidentielles pour le textile-habillement», organisée mardi 31 mai, et
soulignée à multiples reprises au cours de la même manifestation par les
trois membres du gouvernement qui se sont succédé (les ministres de
l’Industrie, de l’Energie et des PME, du Commerce et de l’Artisanat, du
Développement et de la Coopération internationale). «En dépit de la
concurrence accrue, le secteur a résisté et certaines entreprises ont
amélioré leur compétitivité et leur productivité», a analysé M. Ghannouchi.

Au cours des cinq premiers mois de 2005, «le secteur a maintenu la valeur de
ses exportations en dinar (1.900 millions de dinars), avec une baisse de 6%
en euro, une baisse des quantités exportées de 20% et une augmentation du
prix de la pièce de 15% en euro», a précisé M. Afif Chelbi, ministre de
l’Industrie, de l’Energie et des PME.

Toutefois, il n’y a pas de quoi dormir sur ses lauriers. Les bons résultats
des cinq premiers mois de 2005 «ne doivent pas occulter les faiblesses et
les difficultés à venir et qui peuvent être encore plus grandes», a averti
le Premier ministre. Car si certaines entreprises ont augmenté leurs
exportations de 15%, d’autres «ont connu une baisse dans ce domaine qui
pourrait s’accentuer». De plus, «un grand nombre d’entreprises font encore
de la sous-traitance et vendent de la main-d’œuvre et non un produit, alors
que l’orientation dans le monde est vers la co-traitance et le produit
fini», constate le Premier ministre.

Ensuite, la Tunisie reste trop dépendante de ses marchés traditionnels, en
l’occurrence les quatre pays européens (France, Allemagne, Italie et Bénélux)
«qui absorbent plus de 80% de nos exportations». Cela malgré la forte
progression des exportations tunisiennes sur le marché britannique (+125%)
et espagnol (+127%), au cours de la période 2000-2004.

La dépendance, sur le plan commercial, d’un nombre limité de produits et de
marchés, constitue une source supplémentaire de «fragilité», confirme M.
Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale.

Le textile-habillement souffre également de la trop grande concentration de
ses exportations : 200 entreprises en réalisent plus de 66%. Autre
déséquilibre nocif, la valeur ajoutée «n’est pas répartie de manière
équilibrée entre les entreprises du secteur, puisque 70% en sont réalisés
par seulement 30%» des unités industrielles, regrette M. Nouri Jouini. Le
ministre du Développement et de la Coopération Internationale en déduit que
«la moindre secousse dans les entreprises à faible valeur ajoutée au niveau
des facteurs de compétitivité se traduit par une secousse au niveau de
l’emploi, parce que ces entreprises n’ont pas une valeur ajoutée suffisante
pour leur permettre d’absorber ces chocs».

Cinq mois après l’achèvement du démantèlement des AMF, «la situation reste
certainement difficile. Il ne faut être ni optimiste ni pessimiste. Nous
devons seulement être conscients de nos possibilités», résume M. Mondher
Zenaïdi, ministre du Commerce et de l’Artisanat.

 


Moncef Mahroug

 

 03
– 06 – 2005 :: 06:00  –  ©webmanagercenter