Artisanat : Faire revivre le souci du détail

Par : Autres

Artisanat
Faire revivre le souci du détail


Par
Maryam OMAR

 

L’artisanat est
un secteur économique un peu à part du fait que, dans l’inconscient
collectif, ses articles se situent entre le produit (dans le sens classique
du terme) et l’objet d’art. D’où la difficulté que, quels que soient les
outils de promotion déployés par l’Etat, les articles de l’artisanat ne
remporteront un réel succès que s’ils sont d’une excellente qualité.

En Tunisie, les mesures visant la dynamisation du secteur de l’artisanat se
sont multipliées d’une manière suivie depuis des années. Et les dernières en
date, celles du 16 mars courant, vont encore dans ce sens : création d’un
Centre technique du tapis et du tissage essentiellement pour faire face à la
disparition progressive des maîtres artisans dans ce domaine, intégration
des groupements de services pour faciliter l’approvisionnement et la
commercialisation qui sont des talons d’Achille dans ce domaine, extension
des crédits des fonds de roulement pour soutenir les artisans en difficulté,
encouragement à la généralisation des boutiques de l’artisanat sur les sites
archéologiques pour créer de nouveaux débouchés…

Pourtant, on se demande quelles seraient les répercussions de ces nouvelles
marques de bonne volonté de la part de l’administration quand on examine de
près les articles des artisans tunisiens dans les souks, les lieux
touristiques, les boutiques spécialisées… Car, à part quelques rares
exceptions, on constate malheureusement un tel manque de qualité, une telle
nonchalance dans les détails que l’on se dit qu’il ne leur reste en
définitive à l’étalage que le bas de gamme. Certes, des organismes comme la
SOCOPA s’efforcent d’être les plus sélectifs possibles pour ne laisser en
vitrine que ce qu’il y a de meilleur . Certes aussi, nous assistons à
l’émergence de jeunes artisans dont beaucoup sont issus des Beaux Arts et
qui font la différence par leur souci du détail et du « beau ». Mais c’est
justement la grande majorité qui nous inquiète, et qui oublie qu’il n’est
point de survie pour l’artisanat sans engagement à fond sur le chemin de la
perfection.

De fait, nos artisans devraient se poser ces questions toutes simples au
moment du choix de l’ article à exposer : pourquoi m’achètera-t-on cet
article ? Est-il seulement typique ou vraiment beau, bien fait et solide ?
Peut-il concurrencer un article analogue japonais, grec, thaïlandais,
péruvien… ?
 

 

18- 01 – 2005 ::
07:00

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