La BCT baisse le taux d’intérêt de l’appel d’offres

Par : Autres

   

Pour faire
face à la nouvelle conjoncture internationale :

La BCT baisse le taux
d’intérêt de l’appel d’offres

 

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 31-03-2003 à
12:00

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Baisse de 0,375 point du taux d’intérêt des appels d’offres de la BCT de
5,875% à 5,50% « dans le but de réunir les meilleures conditions de soutien
à l’économie nationale » selon le communiqué de la BCT,
• Bonne nouvelle du côté de l’exportation qui progresse bien, du déficit
commercial qui recule et le déficit courant qui est ramené à 0,3 % du PIB,
• Les réserves en devises sont de 3.535 MDT ou 94 jours d’importation à fin
février 2003.

Deux évènements ont marqué le dernier communiqué qui a sanctionné la réunion
mensuelle, le mardi 27 Mars 2003, du conseil d’administration de la Banque
Centrale de Tunisie.

Le premier et certainement le plus important a été la décision de la BCT de
réduire le taux d’intérêt de l’appel d’offres de 0,375 point. Dans son
communiqué la BCT explique en effet cette décision par “les récents
évènements ayant marqué la scène internationale et les risques
d’accentuation de l’affaiblissement de l’activité économique et, d’autre
part, les perspectives de maîtrise de l’inflation en relation avec
l’évolution contenue des agrégats monétaires
“. Elle décide ainsi que “le
taux d’intérêt de l’Appel d’Offres de la Banque Centrale de Tunisie est
ramené de 5,875% à 5,50% dans le but de réunir les meilleures conditions de
soutien à l’économie nationale
“.

Cette décision devrait avoir, selon les spécialistes du secteur bancaire,
une incidence directe et immédiate sur les taux d’intérêt, débiteurs et
créditeurs appliqués par les banques aussi bien pour les dépôts que les
crédits. En se refinancant, en effet à un taux moindre, les banques
devraient pouvoir appliquer la même baisse à ses clients, particuliers et
entreprises.

La décision est à relever, puisque la dernière a eu lieu il y a cinq année
et qu’elle intervient cette fois-ci dans une conjoncture internationale
difficile et particulière, dont les incidences toucheront probablement
presque tous les secteurs de l’économie tunisienne.

Dans ce qui pourrait être le premier point de vue, technique et officiel,
sous forme de constat de l’influence de la guerre américaine en Irak sur
l’économie nationale, la BCT détaille presque ces secteurs. “L’atonie de
l’activité économique internationale et la dégradation de l’environnement
géopolitique continuent de peser sur l’investissement et la production
industrielle en Tunisie
“. C’est ce “constat point de vue” qui constitue le
second fait majeur de ce nouveau communiqué du Conseil d’Administration de
la BCT.

La décision devrait pouvoir, selon les spécialistes de booster le
financement de l’économie par le secteur bancaire et de fouetter par la même
l’investissement du secteur privé dont l’effort en la matière devrait ainsi
compenser la baisse que pourrait engendrer “l’atonie de l’activité
économique internationale
“.

Progression à 2 chiffres des exportations

Le communiqué de la BCT, concernant la réunion du 27 mars 2003, de son
Conseil d’Administration apportait aussi la bonne nouvelle de l’amélioration
du rendement du secteur de l’agriculture, ainsi que des échanges extérieurs
qui semblent, malgré tout, bénéficier encore d’un répit, en dépit des
récentes évolutions de l’environnement géopolitique international.

Le communiqué de la BCT précise à ce propos que “les secteurs extérieur et
agricole ont affiché au cours des deux premiers mois de l’année 2003, une
tenue relativement satisfaisante comparée à la même période de l’an passé

et que “les exportations, tirées essentiellement par les industries
manufacturières, ont progressé de 15,1% en février 2003 contre 10,5% en
janvier, portant l’accroissement cumulé à 12,7% par rapport à la même
période de l’année écoulée
“. Résultat, une contraction du déficit commercial
de 136 MDT et une amélioration du taux de couverture de 7,1 points de
pourcentage passant, d’une année à l’autre, de 73,1% à 80,2%.

Les importations ont cependant augmenté de 9% en février 2003. Un mois
auparavant, elles s’inscrivaient pourtant à la baisse de 2,3%, totalisant
ainsi une augmentation moyenne de 2,8% depuis le début de l’année.

Le seul indicateur national, pourtant porteur d’une bonne nouvelle, viendra
du côté de l’indice des prix. Cet indice général des prix à la consommation
a en effet enregistré un recul de 0,1% en février 2003, contenant le taux
moyen d’inflation à 1,5% contre 3,1% une année auparavant. Ce recul porte,
selon le communiqué de la BCT, la marque de la décélération des prix des
produits alimentaires et de la baisse de ceux de l’habillement.

Le communiqué de la BCT qui ne donne aucune indication sur l’évolution des
deux secteurs qui portent selon lui la marque de cette “atonie de l’activité
économique internationale”, évoque pourtant les premiers résultats du
troisième secteur économique tunisien susceptible d’être influencé par la
conjoncture internationale. Les membres du conseil d’administration de la
BCT remarquent ainsi qu’”après un bon démarrage en janvier de l’année en
cours, les nuitées globales du secteur touristique ont enregistré un repli
de 9,2% en février contre une progression de 11,7% le mois précédent
“.

A fin février 2003, les nuitées globales se sont maintenues au même niveau
que celui de la période correspondante de 2002 et les recettes en devises se
sont améliorées de 7%. Les recettes en devises ont certes augmenté, mais
seulement de 1,6% après avoir cru de 11,5% en janvier 2003.

94 jours de réserves en devises à fin février

Les réserves en devises ont elles progressé pour atteindre 3.535 MDT ou 94
jours d’importation à fin février 2003 contre 2.384 MDT et 64 jours une
année auparavant. Au 24 mars 2003, les avoirs nets en devises ont atteint
3.405 MDT, soit l’équivalent de 90 jours d’importation contre 2.100 MDT ou
56 jours une année auparavant.

Derrière cette progression, il y a d’abord le net redressement du solde des
opérations financières à fin février qui ont enregistré un excédent de 583
MDT contre un déficit de 200 MDT l’année écoulée. Mais il y a aussi
l’accroissement des transferts en devises des Tunisiens résidant à
l’étranger. Ces flux se sont en effet, toujours selon le communiqué de la
BCT, accrus de 9% à fin février 2003. Résultat : le déficit courant est
ramené à 0,3% du PIB à fin février 2003 contre 0,8% une année auparavant.

Toujours sur le plan monétaire, il y a lieu de noter la légère contraction,
au cours du mois de février, de la liquidité du secteur bancaire. Ceci a
amené la Banque Centrale de Tunisie à augmenter son intervention sur le
marché monétaire pour injecter une enveloppe moyenne de 509 MDT contre 449
MDT le mois précédent. Mais cette contraction a eu aussi son effet sur les
concours du secteur bancaire à l’économie qui n’ont augmenté, à fin février
2003, que de 0,6% contre 1,1% durant la même période de 2002.

 

28-03-2003


Khaled
BOUMIZA