Selon nos informations, les bureaux de change manuel auraient acheté, en 2022, plus de 6 milliards de dinars en devises. Jusqu’à fin septembre 2022, ils ont rapporté 5 milliards de dinars en devises.

Signe de leur rentabilité, leur nombre ne cesse d’augmenter, lequel s’élève actuellement à 295, et ce depuis l’ouverture du premier bureau le 15 mars 2019.

En attendant la confirmation officielle de ce chiffre, ces bureaux indépendants, qui travaillent 24/24, rendent d’éminents services aux touristes, aux Tunisiens résidents à l’étranger et à la Banque centrale de Tunisie (collecte des devises sur le marché parallèle). Ils exercent, conformément aux normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent (Anti-money Laundeming). Ce qui permet à la BCT d’avoir un droit de regard sur leurs transactions.

Ils sont sévèrement contrôlés par le biais d’une application spécifique. Ainsi, ils sont tenus de fournir, mensuellement, à l’Institut d’émission des statistiques sur toutes les transactions accomplies. La BCT peut même effectuer des inspections inopinées pour vérifier si ces bureaux sont en règle ou non.

Pour mémoire, la création de ces bureaux en vertu du décret du 26 décembre 2017, a pour objectif de contenir la dépréciation du dinar à travers l’orientation des opérations de change effectuées illégalement vers les canaux officiels et à soutenir l’effort national dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Selon le texte réglementaire, certaines conditions doivent être réunies avant l’ouverture de ces bureaux. Ainsi, le plafond minimum de dépôt de garantie bancaire requis pour ouvrir ces bureaux, retenus comme un nouvel instrument pour maîtriser le marché des changes, est fixé à 50 000 dinars.

Quant aux critères exigés, les personnes retenues pour exercer cette activité, sur tout le territoire national, doivent être de nationalité tunisienne, jouissant de tous leurs droits civiques, détentrices d’un registre juridique vierge et n’ayant pas fait l’objet d’un jugement pour faillite.

Elles doivent également être titulaires d’une licence ou d’un diplôme équivalent dans le domaine financier et d’une attestation de formation délivrée par l’Académie des banques et finances.