La pression exercée par les pêches a été réduite de moitié ces 10 dernières années et des stocks clés se reconstituent en Méditerranée et en mer Noire, selon l’édition 2025 du rapport sur “La Situation des pêches en Méditerranée et en mer Noire (SoMFi)” paru ce week-end.
Selon ce rapport établi par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) relevant de la FAO, « si la durabilité des pêches en Méditerranée et en mer Noire reste une source de préoccupation, le pourcentage de stocks surexploités a atteint son niveau le plus bas depuis 10 ans, étape importante qui coïncide avec l’expansion rapide de l’aquaculture comme source majeure d’aliments aquatiques dans la région”
Le rapport « le plus complet établi à ce jour, évalue 120 stocks de la Méditerranée et de la mer Noire » indique qu’entre 2013 et 2023, “la mortalité par pêche a fortement diminué tandis que la biomasse des espèces commerciales évaluées a augmenté de 25 pour cent, cela grâce à une gestion plus rigoureuse et fondée sur des données factuelles”.
Le document évoque des « progrès visibles » pour plusieurs espèces commerciales clé dont le rouget, le gambon rouge et de « rétablissement meilleur” pour la sole commune en mer Adriatique et le turbot de mer Noire. « Néanmoins, les stocks de sardine, qui ont été soumis à une surexploitation soutenue au fil du temps, présentent encore des signes d’épuisement de la biomasse » selon la même source.
D’après ce document, la Tunisie affiche toujours une balance commerciale positive pour les produits de la pêche (0,26), bien que son ratio d ’exportation net ait légèrement diminué par rapport à 2020.
Elle était le troisième producteur de la région en 2023 (93 514 tonnes) ainsi que sur la période 2022‑2023 (96 800 tonnes, soit 9,2 pour cent de la production). Le rapport évoque l’importance du rôle économique et social de la pêche en Tunisie, qui accueille 5 parmi les 10 ports les plus importants en termes de débarquements en mer Méditerranée et en termes de navires en activité. Le pays est le premier employeur de personnel à bord de navires de pêche parmi tous les pays de la CGPM, ce qui représente 40 500 emplois (pêche industrielle et pêche artisanale confondues). A cet égard le document précise “qu’en moyenne, dans les pays de la CGPM, l’emploi à bord concerne quelque 0, 09 pour cent des populations côtières (soit environ un pêcheur pour 1 100 habitants). En Tunisie, cette proportion est bien plus élevée et atteint presque 0, 5 pour cent.
La pêche artisanale représente 37 pour cent des recettes issues des pêches de capture marines et 75 pour cent des emplois à bord de navires.
Concernant la branche de l’aquaculture, ” la croissance régionale enregistrée en 2020‐2021 et en 2022‐2023 était portée par quelques grands producteurs, mais des baisses ont été constatées à l’échelle locale.
Ainsi, la production de la Tunisie a reculé d’environ 15 pour cent pour des raisons liées au climat. Toutefois, le pays reste parmi les principaux producteurs de la région et se place au huitième rang dans le domaine de la production aquacole en eaux marines et saumâtres (plus de 20 400 tonnes en 2023).
Le rapport évoque en outre, le rôle joué par la Tunisie dans la mise en œuvre des plans de gestion de la CGPM relatifs à certaines espèces et dans la recherche axée sur la gestion, notamment en ce qui concerne l’anguille d’Europe, le corail rouge, la coryphène commune, le crabe bleu et la pêche récréative.
Elle est considérée comme étant “un acteur majeur” du Programme” MedSea4Fish”.


