Un séminaire sur le thème “Art, littérature, langue et pouvoir” s’est tenu samedi à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, réunissant chercheurs et universitaires de différentes disciplines.

Deux interventions portant sur les beaux-arts et la linguistique ont marqué la journée. Wissem Abdelmoula, artiste plasticien et professeur de théories de l’art à l’Université de la Manouba, a abordé l’art plastique comme « un dialogue entre l’œuvre et le spectateur ». Il a souligné que la lecture des œuvres dépend de facteurs historiques, sociaux et intellectuels, et a présenté l’œuvre d’art comme un « organisme vivant » reflétant les structures sociales et les mouvements citoyens.

L’universitaire a aussi pointé le manque de spécialisation en histoire de l’art dans l’enseignement supérieur tunisien.

Rim Hammami, enseignante en linguistique, s’est concentrée sur le patrimoine culturel immatériel, en particulier les chansons folkloriques et proverbes utilisés par les femmes pour dénoncer les violences symboliques. Elle a analysé ces pratiques dans les contextes traditionnels, lors de mariages, mais aussi sur les plateformes numériques, en soulignant la manière dont les femmes expriment leur refus et leur présence dans « des espaces souvent exclus des discours officiels ».

Le séminaire a également exploré des questions de genre dans l’art, la réincarnation des stéréotypes, et l’importance des études postcoloniales pour l’analyse des textes artistiques et des pratiques culturelles contemporaines.