Le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu affronte ce jeudi deux motions de censure à l’Assemblée nationale. Ces votes pourraient décider de sa survie, dans un contexte de concessions autour de la réforme des retraites.
Un gouvernement sous pression
Le 10 octobre 2025, Emmanuel Macron réinstalle Sébastien Lecornu comme Premier ministre. Dès son arrivée, les oppositions — notamment La France Insoumise et le Rassemblement National — annoncent des motions de censure à venir.
LFI dépose officiellement une motion de censure, associée à des députés écologistes et communistes.
Le RN présente aussi sa propre motion.
Le pari de la survie : suspension de la réforme des retraites
- Pour tenter de désamorcer la crise, Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites — celle qui portait l’âge légal à 64 ans — jusqu’après l’élection présidentielle de 2027.
- Il engage également à ne pas recourir au 49.3 pour le budget, une demande clé des socialistes.
- Le PS affirme que la condition est remplie et qu’il ne votera pas la censure.
- Cinq députés socialistes des Outre-mer annoncent pourtant leur intention de voter la censure.
- Toujours selon les pronostics, il manquerait une vingtaine de voix pour que la motion de LFI soit adoptée.
Le vote à l’Assemblée nationale : enjeux & chiffres
- Les motions sont examinées jeudi matin à partir de 9 h.
- Pour qu’une motion soit adoptée, il faut la majorité absolue des députés, soit 289 voix (sur 577), président de l’Assemblée inclus.
- Le RN et LFI comptent sur le soutien des écologistes, des communistes et de quelques frondeurs LR ou PS.
- Plusieurs élus LR, tout en étant réticents à la censure, indiquent un vote “texte par texte” ou une abstention.
À retenir
- Deux motions de censure sont soumises ce jeudi : l’une portée par LFI (avec alliés) et l’autre par le RN.
- Le gouvernement mise sur la suspension de la réforme des retraites et l’abandon du 49.3 pour rallier les socialistes.
- Sans le soutien du PS, les motions n’ont pas assez de voix pour aboutir — même si des voix dissidentes du PS pourraient faire basculer la donne.