La réunion annuelle de l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (AAEC) a ouvert ses travaux, mardi, à Addis-Abeba, sous le thème “Alignement continental pour la transformation vers l’économie circulaire en Afrique”.

Organisée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cette rencontre rassemble un large éventail de parties prenantes, notamment des représentants de gouvernements africains, d’organisations régionales, des acteurs du secteur privé, des investisseurs ainsi que des partenaires régionaux et internationaux du développement.

Cette réunion vise à instaurer une approche continentale “cohésive” en matière d’économie circulaire en alignant et harmonisant les initiatives et politiques nationales déjà existantes mais souvent fragmentées, a déclaré Charles Nyandiga, responsable des affaires environnementales au PNUD, à l’ouverture des travaux.

Selon lui, cette fragmentation limite la capacité des pays africains à accéder à des marchés régionaux intégrés et à réaliser des économies d’échelle. Ce conclave, a-t-il dit, constitue une occasion privilégiée pour discuter des moyens à même de mobiliser les financements nécessaires et identifier les opportunités d’investissement afin d’accélérer la transition vers un modèle d’économie circulaire en Afrique.

Pour Bonmwa Fwangkwal, responsable de programme au sein de l’AAEC, cette rencontre favorisera la coopération Sud-Sud, permettant aux pays membres de partager leurs expériences, de mettre en avant des partenariats impactantes et de collaborer pour promouvoir des solutions d’économie circulaire à travers le continent.

Harmoniser les politiques avec le plan d’action continental pour l’économie circulaire 

Cette réunion, a-t-elle dit, entend harmoniser les politiques et les priorités nationales avec le Plan d’action continental pour l’économie circulaire (CEAP) pour 2024-2034, récemment lancé par la Commission de l’Union africain, avec pour objectif de transformer les économies africaines vers un modèle plus durable, en réduisant les déchets et en réutilisant les ressources.
Ce plan constitue une feuille de route continentale pour la promotion de solutions d’économie circulaire, en mettant l’accent sur l’importance de l’intégration régionale et de la collaboration multipartite.

Bonmwa Fwangkwal a appelé à une adhésion plus large des pays africains, y compris de la Tunisie, à l’Alliance, qui ne regroupe encore que 21 des 54 pays du continent.

Créée en 2016, lors du Forum économique mondial sur l’Afrique à Kigali (Rwanda), l’Alliance africaine pour l’économie circulaire est une coalition dirigée par les gouvernements africains, fondée par le Rwanda, le Nigéria et l’Afrique du Sud, avec un Secrétariat basé à la Banque africaine de développement (BAD). Sa mission est de stimuler la transformation du continent vers un modèle économique circulaire générateur de croissance, d’emplois et d’effets positifs sur l’environnement, en développant l’écosystème africain de la circularité et en exploitant les opportunités offertes par ce modèle de développement.

L’alliance a identifié cinq domaines prioritaires, appelés les « 5 Paris Gagnants », dans lesquels l’économie circulaire peut générer d’importants bénéfices économiques, sociaux et environnementaux, à savoir les systèmes alimentaires, les emballages, l’environnement bâti, la mode et le textile, ainsi que l’électronique.

Selon la BAD, la transition vers l’économie circulaire pourrait générer 546 milliards de dollars d’opportunités de marché et créer 11 millions d’emplois en Afrique d’ici 2030.

Le secteur de la gestion des déchets, quant à lui, représente à lui seul une opportunité de marché estimée à 21,7 milliards de dollars en 2024 sur le continent, selon Research and Markets, une société spécialisée dans les études et analyses de marché à l’échelle mondiale.