Lors de ses voyages en Tunisie, la Professeure nippone Maya Makino de l’Université de Tokyo a réalisé une étude comparative autour des questions de la jeunesse et les approches en matière d’éducation en Tunisie et au Japon.

Dans son intervention, mardi, à l’ouverture du colloque international sur “la Traduction et la construction de l’enfance” à Tunis, la chercheuse a présenté les résultats de cette étude ayant révélé des similitudes entre les sociétés nippones et tunisiennes où les jeunes sont confrontés aux mêmes questions : les pressions scolaires, l’accès à l’emploi et les changements de valeurs sont des caractéristiques communes aux jeunes des deux pays.

Côté éducation, elle a souligné que le concept d’enfance au Japon aussi bien qu’en Tunisie, est tributaire des spécificités culturelles et sociales de chaque pays. Le rôle du cadre social, juridique et éducatif ainsi que le milieu familial et les coutumes sont déterminants dans la conception générale de l’enfance, a-t-elle expliqué.

“Les valeurs collectives, à l’instar de l’harmonie sociale, du respect de l’autre et de la discipline, constituent la base de l’éducation au Japon”, a-t-elle fait savoir. Dans la culture nippone, on inculque à l’enfant “l’autonomie et la responsabilité” ce qui lui permet de se débrouiller au quotidien, comme le fait d’ “aller tout seul à l’école ou à participer à des activités de groupe qui favorisent l’entraide et le sentiment d’appartenance.”

En parallèle, l’étude montre que l’éducation de l’enfant en Tunisie est basée sur les valeurs de l’Islam et la solidité des liens familiaux d’où les dimensions morale et religieuse jouent un rôle clé dans une société en pleine transformation mais où la parité entre les sexes demeure existante”, a constaté la chercheuse. A cet égard, elle a fait constater “l’impact de la révolution tunisienne dans les débats publics autour des questions comme la citoyenneté, l’éducation et le chômage chez les jeunes”.

A l’ère de la mondialisation, “l’enfance tunisienne est à la croisée des chemins entre une culture traditionnelle et une modernité envahissante, ce qui pose, selon la chercheuse nippone des défis d’ordre identitaire et éducatif”.

Des chercheurs et experts en traduction et en littérature d’enfance de divers pays prennent part aux travaux du colloque international sur “la Traduction et la construction de l’enfance”, qu’abrite l’Institut de traduction de Tunis à la Cité de la culture, du 31 septembre au 5 octobre.

Cet évènement est organisé à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la traduction 2025. Cette journée dont on fête le 30 septembre de chaque année est placée cette année sous le signe “Façonner un avenir digne de confiance”.