La famille du ministre de la Culture disparu Chedli Klibi (1925- 2020) a fait don, mardi, d’une bibliothèque composée d’une large collection d’ouvrages à la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT).

Dans un communiqué publié, mardi soir, le ministère des Affaires Culturelles a annoncé la signature d’un accord entre la BNT et la famille de feu Chedli Klibi en vertu duquel la partie donatrice s’engage à lui faire don d’une large collection d’ouvrages.

Le directeur général de la BNT, Khaled Kchir, s’est rendu, ce mardi, à la résidence de la veuve de l’ancien ministre de la Culture Chedli Klibi, Kalthoum Lasram, à Carthage, en Banlieue nord de Tunis, pour la signature de l’accord de don, indique la même source.

La signature de la convention a eu lieu en présence de la fille de feu Chedli Klibi, du responsable de sa bibliothèque ainsi que de plusieurs cadres de la BNT, lit-on de même source.

Chedli Klibi (6 septembre en 1925- 13 mai 2020) était une figure éminente de la scène politique et culturelle tunisienne. Décédé il y a près de cinq ans, à l’âge de 94 ans dans sa résidence familiale à Carthage, Klibi avait eu un long parcours de politicien et intellectuel. Il était notamment le fondateur du ministère de la Culture en 1961.

Il avait occupé des postes clés à l’intérieur et à l’extérieur du pays dont la direction générale de l’institution de la Radio et la télévision tunisienne (ERTT) et le secrétariat général de la Ligue des Etats arabes entre 1979 et 1990.

Son action en milieu culturel, avait commencé avec sa nomination en 1958 à la tête de la Radio et la Télévision Tunisienne et plus tard à la tête du ministère de la Culture dont il était le bâtisseur en 1961. Au cours de son mandat à la tête de ce département, il avait œuvré, entre autres, à la création du Festival international de Carthage, ce rendez-vous artistique d’envergure dont le déroulement se perpétue depuis 1964.

Cette figure de proue et l’un des bâtisseurs de la Tunisie moderne, avait réussi à graver les échelons de la réussite ce qui lui a valu d’être désigné au poste de chef du cabinet présidentiel sous Bourguiba qui lui avait attribué encore une fois la valise culturelle en 1976. Deux ans plus tard, il a été nommé en 1978 à la tête du ministère de l’Information.

Son accession à la vie politique lui avait ouvert les portes pour accéder à l’un des postes clés de la diplomatie arabe en tant que Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes dont le siège fût pour une période transféré du Caire à Tunis au lendemain de la signature en 1979 du célèbre traité de paix israélo-égyptien qui faisait suite aux accords de Camp David de 1978.

Il était ainsi le quatrième secrétaire général de cette entité arabe qu’il avait dirigé entre 1979 et 1990, date de sa démission avec le déclenchement de la guerre du Golfe pour exprimer son refus de l’invasion irakienne du Koweït.

Auteur bilingue, Chedli Klibi avait publié des livres comme “Les arabes et la question palestinienne” et “Les question de la religion et de l’époque”. Dans son opus ” Orient-Occident : la paix violente” publié en 1999, il revient sur plusieurs questions dont son mandat à la tête de la Ligue arabe. Après la révolution tunisienne, il a publié en 2012 une bibliographie intitulée “Habib Bourguiba: Radioscopie d’un règne” dans laquelle il parle de sa relation avec Bourguiba, les coulisses du Palais de Carthage et la vie politique à l’aube de l’indépendance qu’il avait côtoyé depuis sa jeunesse.

Ce don de la famille de Chedli Klibi s’ajoute à la riche collection d’ouvrages et de manuscrits de la Bibliothèque nationale, une institution publique à caractère administratif, placée sous la tutelle du ministère des Affaires culturelles. Ce fonds a été enrichi progressivement, depuis la date de la création de la bibliothèque, en 1885, grâce aux achats, aux dons et aux échanges.

La BNT abrite une riche collection de manuscrits qui se trouvaient dans les mosquées, les mausolées et les bibliothèques personnelles dont elle assure la protection et leur mise à la disposition des chercheurs. Le contenu de ces manuscrits couvre toutes les sections de la culture arabe et islamique, à l’instar des sciences, de la jurisprudence, de la linguistique, de la littérature et des arts.