Auto-entrepreneurLancé en novembre 2024, le projet Auto-Entrepreneur « المبادر الذاتي » ambitionne de sortir des milliers de travailleurs de l’informel en leur offrant un cadre légal simplifié, une couverture sociale et un accès facilité au financement.

Objectif annoncé : atteindre 25 000 adhérents dès la première année. Mais pour l’instant, seuls 3 300 inscrits ont rejoint le programme, malgré une dynamique mensuelle encourageante (700 inscriptions en juillet, 400 en août).

Le dispositif a connu plusieurs évolutions législatives depuis 2020. La réforme de 2025 a notamment élargi la liste des bénéficiaires aux freelances numériques et créatifs, avec un décret en préparation pour officialiser les activités éligibles.

Sur le plan financier, une convention avec la Banque Tunisienne de Solidarité prévoit des prêts de 15 000 dinars, assortis de deux années de grâce et d’un remboursement étalé sur sept ans. Le lancement des demandes est prévu pour septembre.

La répartition sectorielle des adhésions révèle de fortes disparités : 80 % des inscrits exercent dans les services, 12 % dans l’artisanat et 3 % dans l’industrie. Les régions de l’Ouest restent faiblement représentées, soulevant la question d’une meilleure inclusion territoriale.

Enfin, le projet devrait s’enrichir dans la loi de finances 2026 avec de nouvelles mesures : simplification des inscriptions en ligne, réduction des formalités, extension à ceux ayant fermé leur entreprise avant 2023, et uniformisation des cotisations sociales et fiscales.

Défis identifiés

  • Adhésion limitée au démarrage Faible nombre d’inscriptions les premiers mois (200 par mois), loin de l’objectif annuel de 25 000.
  • Inégalités régionales persistantes 80 % des adhérents viennent du littoral, alors que le travail informel est plus répandu dans l’ouest du pays.
  • Complexité technique et administrative Difficultés d’inscription sur la plateforme, malgré la numérisation des démarches.
  • Cadre légal incomplet Certaines activités restent exclues faute de reconnaissance officielle dans le décret gouvernemental.

Chiffres clés

  • 25 000 adhérents — objectif fixé pour la première année
  • 3 300 inscrits — nombre d’adhérents enregistrés à ce jour
  • 15 000 dinars — montant du prêt proposé avec deux ans de grâce
  • 80 % services — part des inscrits, contre 12 % artisanat et 3 % industrie.