Le membre de la Chambre syndicale des entreprises de sécurité et de gardiennage, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Naceur Yatouji a appelé à « ne pas considérer le secteur de gardiennage comme un secteur de sous-traitance, mais un secteur de prestation de services » .

L’arrêt d’activité d’environ 200 entreprises et la mise en chômage d’un nombre oscillant entre 50 et 60 mille travailleurs est un crime, qui est en contradiction avec les dispositions de la constitution, a-t-il précisé.

“Nous avons décidé de nous adresser à l’opinion publique pour clarifier notre position, qui est conforme avec l’orientation de l’Etat relative à la rupture avec l’emploi vulnérable et rectifier les concepts erronés qui ont été utilisés pour influencer l’opinion publique, en s’appuyant sur des données légales et professionnelles, notamment après la confusion, suscitée par l’introduction ou non des sociétés de gardiennage dans le cadre de la sous-traitance, a précisé Yatouji.

Intervenant lors d’une conférence tenue lundi à Tunis, il a évoqué « les accusations portées contre leurs organisations, qui sont allées jusqu’à lier la sous-traitance à la traite d’êtres humains, ne sont que des tentatives de déformation de la réalité », les qualifiant de « fausses ».

Et de poursuivre: « Au cours de la semaine dernière, certains députés ont lancé une campagne contre nous, en nous accusant et nous menaçant. C’est pourquoi nous avons organisé une réunion, ou il a été convenu de tenir une rencontre avec les médias, et nous avons également adressé une correspondance au bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)».

Il a considéré que le projet de loi qui sera présenté lors d’une plénière de l’ARP n’a pas fait l’objet d’un examen approfondi du secteur, considérant que l’amendement de l’article 28 est une menace pour le secteur, car il va entraîner le licenciement de milliers d’ouvriers formés et qualifiés, un déséquilibre dans les institutions sensibles, en plus de l’incapacité des entreprises bénéficiaires d’assurer un emplois directe à ce grand nombre d’agents, ainsi que la perte de l’expertise dans le domaine de la sécurité et de la sûreté, a-t-il conclu .-

Un membre de la chambre syndicale des entreprises de gardiennage a souligné que le projet de loi proposé doit préciser que les entreprises de gardiennage ne sont pas considérées comme des entreprises de sous-traitance, mais des prestataires de services.

Il a appelé, ainsi, à la prudence et à ne pas se précipiter dans l’adoption de cette loi.

Il a, aussi, suggéré d’organiser le secteur en créant une structure au sein du ministère de l’Intérieur chargée du suivi, du contrôle et du renforcement du contrôle des entreprises de gardiennage, tout en sanctionnant les contrevenants sans nuire au système.

De son côté, le professeur de droit, Hatem Kotrane a indiqué que le projet de loi portant amendement au Code du travail, en ce qui concerne la sous-traitance comporte plusieurs points positifs, d’autant plus qu’il dissipe toute la confusion qui existe dans le code de travail entre le concept de contrat de travail à durée

déterminée(CDD) et le contrat de travail à durée indéterminée(CDI) pour les travailleurs permanents.

Kotrane a estimé que l’interdiction de la sous-traitance est un sujet de premier plan car il prohibe par la force de la loi la location de la main-d’œuvre.

En revanche, la loi autorise le recours à la prestation de services ou à l’exécution de travaux.

Le professeur de droit a précisé que les entreprises de gardiennage opérant en Tunisie ou à l’étranger, sont des «des prestataires de services » selon la loi, car les entreprises ne peuvent pas assurer seules leur propre sécurité.

Les entreprises de gardiennage en Tunisie ont été crées depuis 1989 suite à la décision d’approbation de la convention collective nationale des agents des entreprises de gardiennage, de sécurité et de transport des ouvriers.