Le programme de soutien à l’export « INSADDER » financé par l’Union Européennea été au centre d’une séance d’information organisée jeudi par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Sfax (CCIS) au profit des chefs d’entreprises de la région et des cadres de la Chambre.

Le Programme « INSADDER » dont l’exécution s’étend sur la période 2021-2024 profitera, en effet,à plus de 100 entreprises tunisiennes avec une enveloppe globale de 7,25 M d’Euros (équivalent de 23 MD).

Stimuler l’export vers l’UE et le reste du monde

Mis en œuvre par la BERD en partenariat avec le Ministère de l’Economie et de la Planification et le Ministère du Commerce et du Développement de l’Exportation, ceprogramme cherche à accroître la compétitivité, la productivité et les capacités d’exportation des petites et moyennes entreprises (PME) Tunisiennes en les aidant à se développer à l’international et à accéder à de nouveaux marchés. « INSADDER » appuie les échanges commerciaux, crée des opportunités pour les entreprises tunisiennes en stimulant leurs exportations vers l’UE et le reste du monde.

Initiative conjointe de la CCIS, du Centre de Promotion des Exportations (CEPEX) et de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), chargé de la mise en œuvre de ce Programme, la journée d’information a cherchéà fournir un accompagnement et appui à la compétitivité et à l’Export.

« L’objectif assigné à une telle manifestation est de développer le potentiel de l’exportation des entreprises Tunisiennes et d’améliorer leurs compétences techniques et leurs performances pour accéder aux marchés internationaux », déclare le Directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Sfax Hichem Elloumià l’ouverture de la séance. Il amis en évidence l’intérêt que revêt une telle action en termes de renforcement des capacités des cadres des entreprises exportatrices et d’amélioration du positionnement de ces entreprises ajoutant que la rencontre offrira l’occasion aux chefs d’entreprises, investisseurs et exportateursde déplorer les difficultés auxquelles ils font face aux divers plans organisationnels, règlementaire, juridique, logistique et autres. Le Programme « INSADDER », est aux yeux de M. Elloumi, un des programmes qui proposent aujourd’hui des solutions pour booster l’export, un secteur stratégique et revêt un intérêt particulier dans la région de Sfax qui se veut une région exportatrice de première importance.

Apport financier et de développement

De son côté, le Directeur National du Programme « Appui au PME » de la BERD, Zakaria Louatis’est félicité des compétences dont regorge la région de Sfax et de leur contribution à l’économie nationale que la BERD considère à sa juste valeur d’où le choix d’ouvrir une antenne à Sfaxdepuis 2016 sachant que la banque avait ouvert une représentation en Tunisie en 2012.

« Outre les crédits, la BERD qui est une institution financière et de développement au capital de laquelle participent plus de 70 pays dont la Tunisie, assure un apport considérable en matière d’appui technique (transition numérique, l’économie verte, amélioration de la qualité des produits…), enchaine M. Louati.

Beaucoup de mécanismes met la Banque, faut-il le rappeler, à la disposition des exportateurs et des acteurs économiques en général. L’appui aux PME se fait en effet, à travers 3 grands axes : l’accompagnement stratégique, l’appui opérationnel pluridisciplinaire (missions de conseil locale) et les formations, ont expliqué les chargés de projet de la BERD à l’occasion de la rencontre.

Tous les secteurs d’activités sont éligibles à l’exception de..

Le Programme « INSADDER » offre à ses bénéficiaires une panoplie de services d’assistance technique et d’accompagnement global le long de la période d’accompagnement : un accompagnement stratégique assuré par des experts internationaux focalisé sur l’export et l’accès à de nouveaux marchés, un support opérationnels pluridisciplinaire délivré par les consultants locaux et des formations spécifiques aux métiers de l’exportation au profit du personnel des entreprises bénéficiaires et des consultants locaux.

En effet, pour être éligible, l’entreprise doit remplir une série de conditions à savoir être une PME au sens de la définition de l’Union Européenne (moins de 250 employés et moins de 50 Millions d’Euros), majoritairement privée, en activité depuis au moins 2 années,            avec moins de 30% de son chiffre d’affaires destinés à l’export et en situation financière saine. Selon les chargés de projet de la BERD, tous les secteurs d’activités sont éligibles à l’exception de certaines activités tels que les services financiers, les alcools forts, les jeux de hasard, le tabac et les produits militaires.

Retour sur expérience

Deux témoignagesde 2 entreprises bénéficiaires du programme montrent, par ailleurs, la plus-value du projet et son apport pour les PME qui ont eu la chance d’être parmi les entreprises dont les candidatures ont été retenues.

Partageant son expérience, M. HabibRigane, le Co-gérant de la Société BIOSPHERE BIOLOGICALTECHNICS (Fabricant de consommables de laboratoires d’analyses médicaux) a considéré quela participation de cette société au Programme ENSADDER lui a valu une véritable amélioration de ses performances en export. D’abord ça a lui permis une « restructuration des activités de l’entreprise, des prixet du personnel, une amélioration de l’efficience des forces de l’entreprise, une certification à l’ISO 13485et comme résultat une augmentation sensible du chiffre d’affaires à l’export pour les 6 premiers mois de l’année 2024 ».

Pour sa part, Abir REBAI , DAF du groupe SIFCOL (Leader tunisien de la production de la colle et ses dérivées) ayant bénéficié de l’encadrement de la BERD depuis 2017 avant d’être renouvelé en 2022 avec le Programme INSADDER, a déclaré que grâce à ce programme SIFCOL a réussi à renforcer ses exportations vers le marché ivoirien et à renforcer sa pénétration du marché algérien, principalement pour la cible industrielle. « Le programme INSADDER a permis à SIFCOL d’appuyer sa dynamique commerciale dans ses 2 pays et à renforcer son chiffre d’affaires à l’export », a-t-elle ajouté.

Notons enfin que la séance de débat a permis aux participants d’évoquer un bon nombre de problématiques liées, entre autres, aux exigences de la certification des entreprises, aux normes de la qualité et de l’emballage pour pouvoir accéder aux marchés porteurs, le choix des domaines d’expertise qu’assure la BERD pour déterminer les niveaux d’assistance technique à fournir aux candidats, le recours aux experts internationaux pour accompagner les entreprises exportatrices, les problèmes que posent l’enregistrement des produits etc.

Mohamed Sami KECHAOU