Plusieurs incidents survenus, ces derniers jours,  dans plusieurs régions du pays viennent montrer de manière criante que les rapports entre l’administration et les élus régionaux (députés, membres des conseils de développement régional et local)  ne seraient pas au beau fixe. L’exécutif se doit d’apporter des précisions sur des incidents bizarres qui ont eu lieu,  ces derniers jours, à l’intérieur du pays.

En voici un rappel succinct.

Le 1er avril 2024, le premier délégué chargé de la gestion des affaires du gouvernorat de Kairouan a reçu une motion de censure du conseil de développement local de la délégation d’El Ala.

Ce dernier reproche au premier responsable de la région de ne pas avoir invité Mohamed Hedi Mabrouk, membre du conseil régional à l’Iftar (repas de coupure du jeûne) qu’il a organisé au siège du gouvernorat et auquel il a convié les cadres administratifs (police, protection civile, cadres régionaux  …), les élus de la région (députés, membres des conseils régionaux et nationaux) et les représentants des organisations nationales.

D’autres grincements sont signalés

Le 4 avril 2024, le conseil de développement local de Sbeitla (gouvernorat de Kasserine) a décidé de boycotter le délégué de cette zone. Et pour cause. Le conseil accuse ce dernier de tout faire pour affaiblir les élus locaux, de chercher de monopoliser le pouvoir dans la délégation et d’entraver le développement de la localité .

A l’origine de cette décision de boycottage, le refus du délégué de Sbeitla d’assister à une réunion organisée par le conseil de développement local et consacrée à l’examen de la problématique du fourrage compensé. Le conseil fait assumer au délégué la responsabilité d’avoir ordonné aux omdas de la délégation de ne pas y participer.

Le 5 avril 2024, le conseil local les membres du conseil du développement local d’El Omrane (gouvernorat e Tunis) ont porté plainte  au ministre de l’intérieur contre le premier délégué de leur gouvernorat. Ce dernier aurait refusé non seulement de ne pas mettre à leur disposition un local mais également de les renvoyer des locaux administratifs officiels.

La nuit du 5 avril 2024, à l’occasion de la célébration de la nuit du destin, à la grande mosquée de Nabeul, Anouar Marzouki, premier vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et député de la région de Nabeul a vivement protesté auprès du premier délégué en charge des affaires du gouvernorat pour avoir omis de l’inviter officiellement à cette manifestation religieuse.

Nécessite pour l’exécutif de communiquer sur cette problématique

La question qui se pose dès lors est de se demander sur les motifs qui empêchent les autorités officielles régionales d’inviter les élus des régions et des localités aux manifestations officielles et aux visites e travail qu’effectuent les membres du gouvernement dans leurs régions.

Au regard des incidents, il s’agit apparemment de problèmes de bienséance, de convenance, d’incompréhension, de malentendus, de période d’apprentissage de la démocratie locale…

A la veille de la prochaine présidentielle, l’exécutif a intérêt à communiquer sur cette problématique d’autant plus qu’administratifs et élus régionaux et locaux relèvent, en principe, de la même école politique, en l’occurrence, le mouvement du 25 Juillet 2021. Il y a semble-t-il un problème de cohérence qui se pose.