Une édition non compétitive, sans jury et donc sans prix, portée par des participants et non de candidats, sobre et pensée autour de l’art comme forme de résistance, c’est ainsi que se présente la 21ème édition du Festival de la Chanson Tunisienne (FCT) qui se déroulera du 14 au 16 mars 2024 à la Cité de la Culture Chedly Klibi. Avec un “Hymne à la Palestine”, l’édition est exceptionnelle également du point de vue timing puisqu’elle coincide avec le Mois saint de Ramadan.

Pour cette édition à thème qui se tient dans un contexte particulier où tout un peuple continue depuis des mois à se battre face à un génocide sans précédent, le comité directeur présidé par Saloua Hfaiedh a, lors d’une conférence de presse organisée vendredi matin à la Cité de la culture, dévoilé le programme d’une session qui valorise l’engagement artistique.

Ainsi, le choix s’est portée sur l’artiste libanaise Oumeima El Khalil comme invitée d’honneur pour cette édition, l’une des voix parmi les fers de lance de la résistance par le chant. Elle sera sur la scène du théâtre de l’opéra de Tunis pour le spectacle d’ouverture où prendra part les artistes Sofiene Zeidi, Marouane Ali, Asma Ben Ahmed, Rana Zarrouk, Ahmed Rebai, Maherzia Touil et Seifeddine Tebbini. L’artiste libanaise se produira également lors de la soirée de clôture avec une brochette d’artistes tunisiens: Raouf Maher, Ridha Chmak, Mohamed Bhar, Jamel Guella, Salah Hmidet ainsi que deux ensembles réputés pour leur répertoire dans la chanson engagée: “Ouled el Manajem” et “El Bahth el-Mousiki”.

En dehors des trois soirées ponctuées de neuf participations, la programmation comporte deux hommages posthumes à deux héros tunisiens qui ont marqué la résistance et la lutte pour l’indépendance: Ali Jarjar, exécuté à Bab Saâdoun, à Tunis, à la suite des événements du Jellaz le 26 octobre 1912 et Mohamed Daghbaji, exécuté il y’a cent ans, le 1er mars 1924, sur la place de Souk «El Belda», dans son village natal d’El-Hamma.

Réputé comme artiste engagé, avec un parcours jalonné de plusieurs expériences pour ne citer que ses méga ateliers de peinture « Peace 2000 », ayant servi de plaidoyer pour la Paix (à Genève, au Palais des Nations Unies, en Inde, Allemagne, Italie, Russie…), l’enfant de Gabes, le calligraphe Abderrazak Hamouda sera présent avec une exposition intitulée “Point: mélodies et répliques”.

Le public de la 22ème édition du Festival de la chanson tunisienne aura droit à trois soirées (à partir de 21H00) et neuf performances (parmi 51 dossiers reçus) en solo ou en duo, autour de créations et des mélodies à texte, partageant des causes universelles comme le patriotisme, l’attachement aux racines, l’identité, la douleur…. Des œuvres qui seront interprétées par des talents émergents à découvrir ou des lauréats de précédentes éditions du FCT comme Ezzeddine Khalfa, prix de l’ASBU au Festival de la chanson tunisienne 2024, Khalil Behi, deuxième prix de la création libre édition 2021 et Ahmed Antar, prix Microphone d’argent dans la catégorie nouveaux genres et prix du public FCT 2024.

Les œuvres chantées dans leurs diverses expressions et formes d’interprétation sont signées par des paroliers, compositeurs et arrangeurs tunisiens qui ont enrichi les annales du répertoire musical tunisiens pour ne citer que Béchir Lakani, Mohsen Matri, Kais Zeyri, Mounir El Ghadhab, Hichem Selmi, Jlidi Aouini, Bechir Ben Hamed, etc.