Une rencontre littéraire avec l’auteur Aymen Daboussi autour de son roman “Les Carnets d’El-Razi” est prévue le samedi 16 décembre 2023 à 16h à la Librairie Culturel (El Menzah 6).

Paru en octobre 2023 et traduit de l’arabe vers le français par Lotfi Nia, le livre en 324 pages, co-édité par les éditions Philippe Rey (France) et les éditions Barzakh (Algérie), est une suite de notes écrites au fil de ses consultations. Psychologue clinicien, il passe ses journées à l’hôpital psychiatrique El-Razi, dans la banlieue de Tunis. Ses patients, qui portent des noms de personnalités célèbres – Dostoïevski, Mademoiselle Cioran, Mohamed Ali… -, sont des hommes et des femmes en grande souffrance. Le narrateur les dépeint d’une plume sardonique. Et progressivement, ils l’entraînent dans une dérive irrésistible, si bien que bientôt sa propre réalité tangue.

Au fil de ses obsessions hallucinatoires, le psychologue rencontre un lézard prénommé Lazer, “psychanalyste lacanien”, et va même côtoyer le fantôme de son illustre prédécesseur, Frantz Fanon (qui œuvra durant cinq ans à l’hôpital El-Razi) et qui propose aux patients de nouvelles thérapies aussi loufoques que radicales.

Installant une mécanique implacable menant à un final apocalyptique, Aymen Daboussi signe un récit détonnant. Les égarements du narrateur et de ses patients sont autant de métaphores d’une société gangrenée par l’hypocrisie sociale, les superstitions, une religiosité maladive, ou une institution psychiatrique aux méthodes de soins brutales.

Par son écriture libre, se revendiquant d’une littérature de l’outrance, Aymen Daboussi fait de l’hôpital El-Razi le miroir déformé des impasses de son pays.

Né en 1982 à Tunis, Aymen Daboussi est psychologue clinicien et écrivain. Diplômé de l’université de Tunis, il a travaillé durant près de six ans à l’hôpital psychiatrique d’El-Razi, avant d’exercer dans un cabinet privé. Il est l’auteur de nombreuses contributions dans la presse arabe, de deux recueils de nouvelles et d’un roman en langue arabe. Il est traduit pour la première fois en français. Son roman fait partie de la nouvelle collection “Khamsa” (fictions arabophones du Maghreb), à travers laquelle les éditions Philippe Rey (Paris) et Barzakh (Alger) s’unissent dans une aventure singulière : la publication conjointe de textes littéraires traduits depuis l’arabe d’auteurs et d’autrices des cinq pays du Maghreb : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie.