Un accord de prêt d’un montant global de 87,1 millions de dollars ( l’équivalent de 267,56 millions de dinars) pour le financement du projet d’appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière (PADIFIC) a été signé, mercredi, à Tunis, par le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied et la directrice générale adjointe du bureau régional de l’Afrique du Nord de la BAD, Malinne Blomberg.

Lors de la cérémonie de signature, le ministre a fait savoir que ce prêt de la BAD dont le remboursement se fera sur 24 ans, avec une période grâce de 4,5 ans, permettra d’augmenter les capacités de stockage stratégique du pays de céréales, pour passer de deux à trois mois de couverture des besoins et ce, à travers la réhabilitation et la modernisation des silos portuaires de Rades et de Bizerte, la création d’un nouveau silo à Djebel Djelloud et la relance du transport céréalier par voies ferrées.

L’objectif étant de contribuer à garantir à court terme, avec le concours des autres partenaires au développement dont la Banque Mondiale (BM) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), un approvisionnement sans rupture du marché local en blé tendre et orge.

Le ministre a, par ailleurs, souligné que le projet PADIFIC revêt une “importance particulière”, en termes d’investissements inclusifs et durables, ciblant l’amont et l’aval de la filière céréalière.

En effet, en plus des actions classiques visant l’amélioration de la production et la productivité céréalières, telles que le conseil agricole, la formation des agriculteurs gérés par la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), le PADIFIC appuiera, aussi, des jeunes pour le développement de cinq startups dans la valorisation des sous-produits de la céréaliculture.

Et de rappeler que cet accord s’inscrit dans une logique de consolidation des résultats du projet d’appui d’urgence à la sécurité alimentaire en Tunisie (PAUSAT) qui visent le renforcement de la résilience de la filière céréalière face aux chocs extérieurs et changements climatiques, tout en sécurisant l’approvisionnement en céréales dans un contexte exceptionnel marqué par une crise alimentaire mondiale induite principalement, par la guerre en Ukraine et une sécheresse persistance.

Cette sécheresse, a-t-il dit, a réduit la récolte à 250 mille tonnes de céréales contre un besoin national annuel de 3,4 millions de tonnes.

De son côté, la directrice générale adjointe du bureau régional de l’Afrique du Nord de la BAD, Malinne Blomberg a déclaré que les résultats escomptés de ce projet se refléteront par une production additionnelle estimée à 1,6 million de quintaux de blé dur et 1,2 million de quintaux d’orge ainsi qu’une diminution des pertes liées au stockage après la récolte qui générera des gains évalués à 115 mille quintaux de céréales.

Ainsi, le PADIFIC aura un impact réel sur la sécurité alimentaire des populations notamment vulnérables dont l’alimentation est basée essentiellement, sur les produits à base de céréales ainsi que sur les acteurs de la chaîne de transformation (minoteries, boulangeries, pâtisseries..).

Aussi, il impactera bénéfiquement l’alimentation du cheptel et la production animale, a-t-elle ajouté.
Et de souligner que ce projet aidera la Tunisie, qui importe 95% de ses céréales de ses besoins, à faire face aux impacts de la crise mondiale sur les prix des denrées céréalières ainsi qu’aux sécheresses.