La municipalité de Hammam-Lif, a pu économiser jusqu’à 63% de sa consommation d’énergie grâce à l’installation des lampes LED au niveau de 373 points d’éclairage, d’après des responsables du programme au sein de l’Agence nationale de la maîtrise de l’énergie (ANME).

Cette commune de la Banlieue sud de la capitale, fait partie d’un lot pilote de 9 communes parmi 14 faisant l’objet d’intervention dans le cadre de la première phase du programme national d’audit énergétique des municipalités qui se poursuit jusqu’à fin 2023, a précisé le coordinateur national de l’Alliance des Communes pour la Transition Energétique (ACTE), Abdelhamid Kanouni.

Il s’agit des municipalités de Sfax, Sousse, Kairouan, Bizerte, Médenine, Hammam-Lif, Douz et El Kef “.Ces dernières ont obtenu le Label de Qualité énergétique “ACTE”, en reconnaissance à leurs engagements dans le domaine de la maîtrise de l’énergie, au sein de leurs régions.

La commune de Hammam-Lif qui compte plus de 40 mille habitants, s’est également, dotée dans le cadre de ce programme d’un système de télégestion de l’éclairage a affirmé à l’agence TAP , Kais Baccouche, architecte principal.

“Ce système permet de gérer les lampes d’éclairage public, de connaître le volume d’éclairage nécessaire par lieu, et d’identifier les lampes défectueuses, en temps réel”, a-t-il expliqué.L’application comprend, aussi, un logiciel qui permet d’éteindre progressivement les lampes dans n’importe quel quartier ou route publique.

Baccouche, a en outre fait savoir, que la municipalité de Hammam-Lif a installé, également, un panneau d’énergie solaire photovoltaïque à son siège, dans le cadre du programme ACTE, rappelant que l’ensemble de ces actions ont coûté environ 361 mille dinars.Il importe de noter que le programme ACTE a organisé, aussi, des sessions de formation au profit des cadres de la commune, dans le domaine de la conduite économique.

“En effet, la réduction de la consommation énergétique du réseau d’éclairage public représente l’un des principaux enjeux de l’efficacité énergétique, étant donné que l’éclairage public représente 70% de la facture électrique d’une commune”, a indiqué, de son coté, le coordinateur national d’ACTE, Abdelhamid Kanouni.

Le programme qui concernera 350 municipalités se poursuit jusqu’à fin 2023, a -t-il encore précisé.

Lancé par l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME), en 2019, le programme vise à définir la consommation d’énergie au sein des structures relevant des municipalités, afin de déterminer le niveau de performance énergétique.

L’objectif est d’identifier le niveau de gaspillage d’énergie et de développer des solutions techniques réalisables pour réduire la consommation et atteindre l’efficacité énergétique durable dans chaque municipalité “, a expliqué le responsable.

Et d’ajouter que ” l’ACTE, financée par le Secrétariat d’Etat à l’économie SECO (Coopération suisse) sous forme d’une subvention à hauteur de 3,6 millions de francs suisses, le programme couvre six axes principaux, à savoir : l’aménagement urbain et la construction, les bâtiments et infrastructures communaux, la diversification des sources énergétiques, la mobilité urbaine, l’organisation interne et gouvernance, et la coopération et communication.

D’après Kanouni, l’intervention au niveau de l’aménagement urbain consiste à consacrer les principes du développement urbain durable.

Il a cité, dans ce cadre, le projet lancé par la municipalité de Douz, qui consiste à opter pour l’aménagement de stations du bus à proximité des cités et des résidences d’habitation, afin de réduire la consommation d’énergie, ainsi qu’à mettre enplace des pistes cyclables.

Rationaliser la consommation d’énergie dans le bâtiment et le transport

S’agissant de la rationalisation de la consommation énergétique dans le secteur de bâtiment, il a noté qu’elle impose essentiellement, le respect de la réglementation thermique au niveau de nouveaux projets de construction.”L’octroi de permis de bâtir est conditionné, depuis l’année 2000, par la réalisation d’une étude énergétique, mais la plupart des municipalités ne respectent pas cette loi”, a-t-il noté.Pour ce qui est de transport urbain, le responsable considéré qu’il est impératif d’inciter le citoyen de recourir davantage aux transports en commun, au lieu d’utiliser sa voiture personnelle, afin de réduire la consommation d’énergie.

A cet égard, chaque voiture parcourt en moyenne 45 km par jour, soit l’équivalent de 17000 km par an, ce qui nécessite une consommation moyenne de 7 litres de carburant par jour et 1200 litres par an (pour un coût estimé à environ 3 mille dinars par an), entraînant l’émission de 1 tonne d’équivalent pétrole par voiture et par an, a -t-il précisé.

Pour lui, il est impératif d’améliorer la performance de transport public en mobilisant des d’investissements supplémentaires dans ce domaine, et en lançant de nouveaux projets à réaliser dans le cadre d’un partenariat public- privé.Le responsable a également, recommandé d’opter pour les trains pour le transport de marchandises, car ils sont moins énergivores, par rapport aux camions.

Il y a lieu de noter qu’en dépit de l’augmentation du déficit énergétique à 43% à la fin de mois de mars 2023, les projets relatifs à la promotion de l’utilisation de l’énergie solaire demeurent balbutiants en raison de l’opposition des syndicats de la STEG à la connexion des projets de production au réseau de la société.