Le propriétaire de l’usine de production de grignons d’olive détenue par la compagnie “Agrind Tunisina”, société italienne totalement exportatrice et installée depuis 2012 dans la région d’Athamna dans la ville de Karker à Mahdia, s’est engagé à une conversion vers une activité non polluante et à employer des jeunes de la région.

C’est ce qu’a fait savoir, vendredi 5 mai 2023, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

Il indique qu’une réunion a eu lieu le 3 mai 2023 sous la supervision du gouvernorat de Mahdia, entre les différents intervenants, à savoir des représentants des habitants, le Commissariat régional au développement agricole de Mahdia, l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE), la délégation de Boumerdes et le propriétaire de l’usine, outre un représentant du département de la justice environnementale du FTDES, dans l’objectif de repenser l’activité de l’usine.

Selon le FTDES, l’engagement pris par le propriétaire de l’usine couronne 10 ans de mobilisation des habitants de la région contre les répercussions néfastes sur l’environnement et l’agriculture, de l’activité de cette usine qui utilise des solvants chimiques, couramment l’hexane, pour extraire l’huile de grignons d’olive.

Dans une ancienne publication, le FTDES avait précisé que les grignons sont des résidus solides obtenus lors du pressage des olives. C’est un déchet qui peut être à son tour transformé en huile de moindre qualité.

Le procédé d’extraction d’huile de grignons requiert une quantité importante d’eau, qui est pompée directement dans la nappe phréatique. Puis pour récupérer l’huile de grignon, il faut ajouter un solvant chimique, l’hexane, qui se retrouve ensuite dans les eaux usées rejetées directement dans un bassin ouvert, aux abords de l’usine.

L’exposition à l’hexane provoque des irritations aux yeux et aux poumons, voire une perturbation du système nerveux et des troubles moteurs en cas d’expositions répétées. Il est également destructeur pour les écosystèmes aquatiques mais aucun système d’assainissement n’a été prévu, et aucune discussion avec l’ONAS (Office national d’assainissement) n’aurait été ouverte.

D’autre part, l’extraction d’huile provoque également des fumées et des déchets solides, qui se répandent dans les habitations environnantes. Par ailleurs, les installations de l’usine n’étant pas étanches, la pollution se diffuse tout autour de l’usine et tue toute possibilité d’agriculture.

Le FTDES a rappelé que l’usine a été fermée en 2019 suite à des mouvements de protestations menés par des habitants de la région, dont certains font toujours l’objet de poursuites judiciaires pour s’être opposés à sa réouverture.

Il a réitéré son engagement à soutenir toutes les actions visant à protéger l’environnement, indiquant qu’il poursuivra le suivi de ce dossier pour s’assurer du respect des engagements tenus lors de cette réunion.