La restauration progressive de la notation souveraine tunisienne reste conditionnée par le renforcement de la confiance dans le pays, en tant que “partenaire économique et financier, à l’échelle locale et internationale”, a souligné l’agence de notation financière PBR Rating, relevant du Conseil Bancaire et Financier (CBF), dans une note publiée jeudi.

Pour cela, Il est impératif de mettre en place un plan d’action qui s’articule autour de trois axes :”Rassurer”, “planifier” et “exécuter “, a fait savoir PBR Rating, dans cette note intitulée “Explications et observations sur la notation souveraine de l’Etat Tunisien”.

L’agence de notation financière a mis l’accent sur l’importance de communiquer sur un plan de financement “détaillé” de l’exercice budgétaire actuel, en mettant en exergue l’absence de risque quant aux décaissement des dépenses du budget 2023 et notamment celles du remboursement de toutes les échéances des dettes extérieures du deuxième semestre de 2023.

L’objectif étant de remédier rapidement, aux dernières dégradations de la note, notamment, celle qui a été attribuée par Moody’s, en janvier dernier. En effet, la note souveraine à long terme, en devises et en monnaie locale de la Tunisie, a été abaissée de Caa1 à Caa2 avec perspective négative, de même que la note de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui est légalement responsable des paiements sur toutes les obligations du gouvernement.

Impératif de signer définitivement l’accord avec le FMI

Selon PBR Rating, la dégradation de la notation souveraine tunisienne est le reflet de déséquilibres macroéconomiques internes, de mutations politiques et d’un contexte international très défavorable. Il s’agit de la perception de la Tunisie par ses potentiels partenaires, à travers une notation qui a des impacts directs sur la situation des finances publiques, des opérateurs privés et des citoyens.

Cela entraîne également, un enchérissement du coût de l’endettement international menant à une sollicitation extrême des liquidités et des opérateurs locaux, ce qui est susceptible de transmettre les difficultés de financement de l’Etat central, au financement local de l’ensemble de l’économie.

La dégradation de la notation souveraine impacte défavorablement le coût de financement et la qualité des actifs détenus par les établissements financiers locaux. Elle induit, encore une défiance sur la solvabilité des entreprises locales.

Le rétablissement et le relèvement de cette notation est un processus “possible” et réalisable à travers des actions concrètes, estime l’Agence, plaidant en faveur d’actions à court terme, afin de réaliser et d’exécuter le potentiel que recèle le tissu économique national.

Dans ce contexte, PBR Rating a mis l’accent sur l’importance de la signature “définitive” et du démarrage de l’exécution de l’accord de financement avec le Fonds Monétaire International (FMI), qui restent un “point central” dans le dispositif de financement de l’Etat tunisien, tel qu’annoncé par les autorités financières.

L’agence a également jugé indispensable d’exposer aux opérateurs économiques et financiers, locaux ainsi qu’ internationaux, les orientations tunisiennes en matière de gestion du déficit public et celui des entreprises publiques.

Ces mesures de gestion des finances publiques doivent être accompagnées par des réformes “structurelles” au profit de l’économie tunisienne afin que ces mesures ne se transforment pas en de “simples leviers d’austérité inflationnistes”, recommande la même source.

Par la suite, ces réformes structurelles se doivent d’être axées “prioritairement” sur la valorisation et le renforcement des capacités productives du tissu économique tunisien, à travers les leviers de l’exportation (gestion de la balance commerciale) et de l’investissement (et notamment étranger).