Pour la cinquième année consécutive, la Tunisie demeure fortement exposée à un stress hydrique, a fait savoir Abdallah Rebhi, expert en ressources hydrauliques et ex-secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, lors d’une réunion annuelle consacrée à la discussion du rapport sectoriel des eaux pour l’année 2021, tenue mercredi 14 décembre 2022 à Tunis.

Face à cette situation, l’expert appelle à la nécessité de réfléchir à de nouvelles ressources dans les plus brefs délais, faisant remarqué que le taux de pluviométrie a atteint seulement 20% dans le centre et le sud-ouest jusqu’à fin décembre 2022 tandis que ce taux s’élève à 75% dans le nord-ouest.

Selon lui, il est devenu impératif aujourd’hui d’améliorer la gouvernance dans le secteur, de maîtriser la gestion des réserves en eaux, de réviser le code des eaux et de parachever les travaux paralysés.

De son côté, le directeur chargé du suivi de la gestion du système hydraulique au ministère de l’Agriculture, Abderahmane Ouesli, a souligné l’importance du rapport sectoriel annuel des eaux de 2021, présenté pour la 8e année consécutive, ajoutant que ce dernier a fait état d’un déficit pluviométrique de 36% et d’une baisse de 43% des réserves en eaux dans les barrages.

En ce qui concerne la maîtrise de la gestion des ressources hydrauliques, il a souligné la priorité a été accordée à l’eau potable et au secteur de l’agriculture, en particulier, la filière des céréales.

Pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande d’ici 2050, le responsable a mis l’accent sur l’impératif de de maîtriser la demande, de réfléchir à des solutions pour répondre au défi énergétique et de recourir aux ressources non conventionnelles comme les eaux usées et l’eau de mer.

Il a, également, jugé indispensable de poursuivre le travaux de réalisation de certains barrages comme ceux de Mellègue et de Bouhertema.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Mohamed Elyes Hamza a, pour sa part, indiqué que les besoins nationaux en eau potable et d’irrigation sont en hausse, ce qui a poussé le ministère, a-t-il dit, à mettre en place des stratégies afin de mobiliser les ressources hydrauliques nécessaires.

Il a, à cet égard, fait savoir que son département ambitionne d’instaurer une nouvelle politique de gouvernance des ressources hydrauliques et de mener des recherches scientifiques et des compagnes de sensibilisation destinées aux citoyens.