L’année 2021 a été marquée par une croissance exponentielle des candidatures et des startups labellisées, traduisant un véritable engouement pour cet écosystème de l’innovation.

Le nombre de labels accordés est passé de 192 en 2019 à 245 en 2021, soit une augmentation de 17,2%, selon le 3ème rapport annuel “Startup Tunisia” de Smart Capital, l’entité en charge de l’implémentation du programme national “Startup Tunisia”, publié fin octobre 2022.

Selon la même source, le nombre total de candidatures a progressé de près de 20% à 488 entre 2020 et 2021, avec un taux d’acceptation de labels de 63,91%.

Rappelons que 2019 fut l’année de la promulgation du “Startup”, amorçant une toute nouvelle dynamique dans le pays. Depuis, 750 labels pour 750 Startups ont été délivrés, soit un rythme mensuel quasi-stable de 20 Startups labellisées.

Grâce au label, 14 startups ont pu obtenir le statut d’OEA (Opérateur économique agréé) au cours de l’année 2021, elles comptent désormais parmi les 85 entreprises qui bénéficient de ce statut en Tunisie, lequel permet la simplification des procédures douanières.

L’écosystème tunisien de startups est encore jeune et composé majoritairement de startups qui entament leurs aventures entrepreneuriales. Presque 73% des Startups ont été fondées il y a moins de 3 ans, alors que 18,31% des startups n’ont pas dépassé un an d’existence et que 14,38% sont des startups fondées il y a 4 à 6 ans. Au-delà de 7 ans, le nombre de startups ne dépasse pas les 1,91%.

Un intérêt particulier pour les secteurs innovants

En 2021, un tiers des startups opèrent dans les secteurs du business Software and Services (logiciels d’affaires et services) et du commerce. Ainsi, le Business Software and Services se retrouve en tête, représentant 19,9% de la totalité des startups. Ce secteur n’a cessé de se développer, enregistrant une croissance de 200% entre 2019 et 2020. Il est suivi par le commerce et shopping (10,2%). Ce dernier a connu une baisse de 40% entre le nombre des startups labellisées en 2020 et 2021.

La Healthtech (technologies de la santé) est un secteur qui prend de l’ampleur d’année en année, avec une évolution de 30% entre 2019 et 2020, et une évolution de 50% entre 2020 et 2021. Ceci pourrait s’expliquer par le choc de la crise du COVID19 où les entrepreneurs ont proposé maintes solutions soit de ventilation, stérilisation ou détection précoce des maladies, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle.

La majorité des startups (77,26%), travaillent sur des solutions technologiques. Les solutions de type combiné en soft et hardware sont représentées par 12,54% des Startups. Les solutions physiques n’intéressent que 10,2% des startups.

La plus forte concentration des startups se situe dans la capitale (62,3% de la création d’emploi par ces dernières en 2021). Hormis le Grand Tunis, c’est le Centre et le Nord-est qui restent les plus attractifs pour l’emploi au sein des startups avec 13,3% du nombre total d’emplois créés localisés au centre et 12,2% au nord-est. Le sud-est, le nord-ouest et le centre-ouest sont les régions présentant un faible nombre d’emplois crées avec des proportions respectives de 5,6%, 2,8% et 2,8%.

Le côté novateur des startups implique souvent d’avoir recours aux ingénieurs et développeurs. Ce sont d’ailleurs les profils les plus sollicités avec un pourcentage de 73,5%. Les cadres, les techniciens et les administratifs sont aussi demandés à des degrés différents, représentant un pourcentage respectif de 50,1%, 41,9% et 34,5%.

Seulement 16,2% des startups embauchent des ouvriers ; et 12,5% des analystes.

Le rapport annuel de Startup Tunisia est appuyé par Innov’i – EU4Innovation, projet mis en œuvre par Expertise France et financé par l’Union européenne. Au fil de plus d’une centaine de pages, ce rapport dresse un état des lieux des plus détaillés de l’écosystème des startups en Tunisie.