Des fabricants de chaussures ont expliqué leur réticence à participer aux offres publiques relatives à l’achat des chaussures par le coût élevé des analyses de laboratoire imposées en vertu du décret n°571 de 2020 réglementant le secteur de la chaussure et des produits similaires, entrée en vigueur en août 2021.

Au cours d’une table ronde sur les achats publics, le président de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure, Akram Belhaj, a souligné que ce décret adopté dans le but de protéger le consommateur tunisien représente un coût supplémentaire pour les fabricants notamment lorsqu’il s’agit de l’achat de quantités limitées (parfois jusqu’à 40 chaussures).

Belhaj propose d’annuler les analyses techniques exigées lorsque les achats sont en petites quantités, de se contenter d’un certificat prouvant la conformité du produit aux spécifications techniques. Il estime également que l’acheteur devrait supporter le coût de l’analyse.

Il rappelle aussi que le marché tunisien a été envahi par des produits de contrebande outre les chaussures de la friperie appelant à donner une identité aux chaussures tunisiennes. Il appelle par conséquent l’Etat à protéger le pays contre le marché parallèle qui ne cesse de se développer et d’identifier une approche à même d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur.

Les entreprises tunisiennes sont confrontées à des difficultés importantes, d’où la fermeture de plusieurs d’entre elles, s’inquiète-t-il, faisant savoir que leur nombre est passé de 480 à 240 entreprises, tandis que le nombre d’artisans a baissé à moins de mille, contre 15 000 actifs en 2010.

Il a soulevé par ailleurs le problème de pénurie de la main-d’œuvre en raison de la réticence des jeunes à se former dans le domaine contre une hausse des commandes à l’exportation, surtout après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne et la pandémie de Covid-19.