Le patrimoine mondial et l’économie créative est le thème central d’une manifestation de l’ONU qui se déroulera durant trois jours et qui s’intitule “Retour vers le futur”. Elle a démarré mardi 25 octobre à la Cité de la culture à Tunis.

Six ateliers thématiques, deux conférences et un concer, sont au programme de ce rendez-vous organisé à l’occasion du 50ème anniversaire de la Convention du patrimoine mondial.

“Retour vers le futur” se tient les 25, 26 et 27 octobre à l’initiative du Bureau de l’UNESCO au Maghreb en partenariat avec le ministère tunisien des Affaires culturelles.

Les deux ateliers de la première journée ont été axés sur la “mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial en Tunisie – enseignements, défis et actions futures” et le “regard du monde de l’économie créative sur le patrimoine mondial”.

Une conférence sur le thème ” Cinquante ans de patrimoine mondial : réussites, défis et perspectives ” est également au programme.

La conférence inaugurale a été marquée par la présence de Hayet Guettat Guermazi, ministre des Affaires culturelles; Karim Hendili, responsable du programme culture (Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb); Faouzi Mahfoudh, directeur général de l’Institut national du patrimoine (INP); Souad Abderrahim, maire de Tunis et membre du Bureau exécutif de l’Association des villes du patrimoine mondial; et Hayet Bayoudh, maire de Carthage.

Instauration d’une journée nationale pour les cinq conventions de l’UNESCO

Dans son allocution à l’ouverture des travaux, la ministre des Affaires culturelles a annoncé l’instauration d’une journée spéciale pour chacune des cinq conventions de l’Unesco qui sera célébrée à partir de l’année prochaine dans le cadre du mois du patrimoine. Les dates prévues pour cette journée seront fixées ultérieurement en concertation entre le ministère et l’INP et l’AMVPPC, a fait savoir la ministre.

Elle rappelle que cet événement s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de la Tunisie sur les différentes manifestations prévues dans le cadre du 50ème anniversaire de la Convention du patrimoine mondial. Tout un programme sera élaboré par les institutions concernées en vue de préparer ces manifestations nationales qui se poursuivront, jusqu’à la fin de l’année, dans toutes les régions comprenant des sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, a-t-elle expliqué.

Elle a mis l’accent sur une manifestation qui traduit un vrai partenariat entre son département et l’organisation onusienne en vue de promouvoir le secteur du patrimoine et valoriser les biens inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, selon les normes internationales, en vue d’en faire un véritable produit culturel, une source de revenu et un vecteur de développement durable.

Pour sa part, le responsable du programme culture, Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, a évoqué une manifestation qui constitue une occasion pour faire le point sur les réalisations, faites durant les dernières décennies, en matière de préservation du patrimoine culturel et naturel.

Il s’agit aussi de réfléchir sur les réalisations à accomplir durant les cinquante prochaines années, faisant référence aux 8 sites tunisiens classés au patrimoine de l’Unesco qui seront, a-t-il dit, une porte d’entrée pour renforcement de la relation du patrimoine, dans ses différentes formes, avec le secteur des industries créatives.

L’année 2022 marque les 50 ans de la Convention du patrimoine mondial adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 1972. Ratifiée par la Tunisie en 1975 et réelle consécration institutionnelle du besoin de protéger notre patrimoine matériel, la Convention de 1972 est le seul instrument qui reconnaisse l’obligation d’assurer l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures de notre patrimoine culturel et naturel.

Cet événement permettra de revenir sur les 50 dernières années de gestion et de conservation de ces sites historiques et sur les défis et problématiques auxquels ils font face. Ces trois journées permettront également de se tourner vers le futur, en soulignant l’apport crucial de l’économie créative pour la préservation des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

La créativité est en effet l’industrie de demain offrant d’ores-et-déjà davantage d’emplois aux travailleurs âgés de 18 à 25 ans que tout autre domaine d’activité. L’économie créative est de nos jours, l’un des secteurs qui connaît une des croissances les plus rapides au monde et contribue actuellement à 3% du PIB mondial, selon des données de l’Unesco, datant de 2021.

En 2021, l’économie créative, qui est une économie qui opère au croisement entre les arts, la culture, le commerce et la technologie était considérée comme un secteur générant plus de 2 250 milliards de dollars américains par an. Face à la pandémie due à la Covid-19, au changement climatique et à d’autres crises politiques ou liées à des catastrophes naturelles, le potentiel avéré de la créativité permet donc d’assurer la durabilité et la continuité de tout secteur.