Huit cents (800) diplômés refusent des prêts de 150 000 dinars ou encore des formations supplémentaires les dotant de nouvelles compétences pour adapter leurs profils aux exigences du marché du travail. Ceci alors que l’administration publique, étouffée par sa surpopulation, cherche des solutions pour alléger départements ministériels et organismes d’Etat de trop d’employés.

Pour précision, selon l’INS (Institut national de la statistique), le nombre de chômeurs au deuxième trimestre de l’année 2022 a atteint les 626 100, contre 653 200 au premier trimestre de la même année.

Près de 30% des chômeurs sont des diplômés du supérieur, soit un peu plus de 200 000.

Le mérite du programme élaboré par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, en partenariat avec la BTS (Banque tunisienne de solidarité) et les centres de formation professionnelle, était de doter les diplômés d’outils financiers et didactiques leur permettant d’affronter sereinement un marché de travail en évolution constante et rapide.

Le rejet, par une grande partie des diplômés des plans de reconversion ou encore de financements faciles d’accès, dû à un état d’esprit désuet consistant à opter pour le public quitte à ne pas travailler du tout, ne plaide pas en faveur de la résorption du chômage dans notre pays.

Comment expliquer cela si ce n’est par une décennie de discours émanant de leaders d’opinion populistes qui soutiennent cette posture couronnée par l’article 38* obligeant l’administration publique à recruter les diplômés sans concours. Un article de loi conçu et soumis par les députés populistes du Parlement dissous qui préféraient séduire par de fausses promesses que par des programmes efficients et réalisables pour un emploi pérenne.

Article remis en cause par le président Kaïs Saïed, lequel, une fois n’est pas coutume s’agissant de questions économiques, avait décrété, à juste titre que la loi en question est inapplicable.

Du coup, les milliers de diplômés en chômage doivent se faire une raison : créer leurs propres projets, ou accepter de nouvelles formations pour intégrer le secteur privé.

A.B.A

 

*L’article 38 : Le concours externe sur dossiers et sur épreuves ne s’applique pas au recrutement direct par tranches annuelles consécutives des titulaires de diplômes supérieurs au chômage depuis dix ans et plus, et qui sont inscrits aux bureaux de l’emploi.

Ils sont classés par ordre de mérite selon les critères de l’âge du diplômé et de l’année de l’obtention du diplôme. Ils sont soumis à une période de formation appropriée. Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret gouvernemental.