L’augmentation des droits de consommation sur le tabac, l’alcool et les boissons sucrées peut aider les pays en développement à mobiliser des ressources supplémentaires. C’est en tout cas ce que suggère le directeur mondial de la macroéconomie, du commerce et de l’investissement au sein de la Banque mondiale (BM), Marcello Estevão.

Les chocs de la guerre en Ukraine ont impacté de nombreux pays lesquels souffrent encore des répercussions de la pandémie de COVID-19, a-t-il ajouté dans une analyse publiée récemment sur le site de la BM,

Il poursuit son analyse en disant que l’accumulation des difficultés budgétaires des pays en développement du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires, des engrais et de l’énergie, de la remontée des taux d’intérêt et du ralentissement de la croissance.

” Face à cette conjonction de crises, la quasi-totalité des pays ont augmenté leurs dépenses publiques, en particulier dans le secteur de la santé. Or seuls quelques-uns d’entre eux, et principalement des pays à revenu élevé, seront en mesure de maintenir ces niveaux de dépenses dans les prochaines années “, affirme Estevão.

Chaque année, la consommation de tabac, d’alcool et de boissons sucrées est à l’origine de plus de 11 millions de décès prématurés

Pour lui, l’imposition d’une taxe sur les produits qui nuisent à la croissance et à la santé publique constitue l’un des moyens les plus rentables de réduire la consommation de produits nocifs et de sauver des vies tout en générant des recettes publiques. Chaque année, la consommation de tabac, d’alcool et de boissons sucrées est à l’origine de plus de 11 millions de décès prématurés, dont 20 % dans les pays à faible et moyen revenu. Les niveaux de consommation de ces produits dans les pays à revenu faible ont des conséquences désastreuses sur le développement du capital humain et la productivité.

Selon l’expert de la BM, la taxation des boissons en fonction de leur teneur en sucre peut effectivement inciter les fabricants à revoir la composition de leurs produits.

La RNTA contribue au budget de l’Etat à hauteur de 9%, et le marché des boissons sucrées est l’un des principaux marchés

En période de forte inflation, les responsables publics doivent veiller à ce que l’inflation n’érode pas l’efficacité des taxes.

A noter que pour la Tunisie, la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) contribue au budget de l’Etat à hauteur de 9%, alors que le marché des boissons sucrées est l’un des principaux marchés qui enregistrent une croissance annuelle dans un pays qui importe la plupart de ses besoins dans ce domaine.