Le taux d’inflation devrait revenir à ses niveaux acceptables (entre 4 et 5%) d’ici l’exercice 2024, soit dans 6 ou 8 trimestres, espère la directrice générale de la politique monétaire à la Banque centrale de Tunisie (BCT), Rim Kolsi.

Il devrait atteindre 7,3% en 2022 et 8,3% en 2023, a fait savoir Kolsi, citée par la TAP en marge d’une rencontre débat sur ” le rôle de la BCT au cours de la conjoncture économique nationale actuelle “, mercredi 15 juin 2022, en présence des enseignants et des étudiants de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis (ESSECT).

La décision du conseil d’administration de la BCT d’augmenter le taux directeur, le 17 mai 2022, de 0,75 point de base le portant à 7%, intervient suite aux pressions inflationnistes enregistrées depuis avril 2021, lesquelles ont atteint des niveaux ” très inquiétants “.

Quand la BCT augmente le taux directeur, un impact est enregistré sur la demande de consommation, la demande d’investissement et d’importation

En l’absence d’une telle décision, le taux d’inflation allait augmenter au cours des prochains mois à plus de 10% voire 15%, soit des niveaux jamais atteints en Tunisie, a-t-elle justifié.

“Lorsque l’Institut d’émission augmente le taux directeur, un impact devrait être enregistré sur la demande de consommation, la demande d’investissement et d’importation contribuant ainsi à cerner le taux d’inflation”, explique-t-elle. Toutefois, “l’augmentation du taux directeur ne vise pas à saper la consommation mais plutôt à la rationaliser”.

Impératif de rationaliser les importations…

Elle recommande dans ce cadre de rationaliser l’importation pour préserver les réserves en devises étrangères, afin de garantir l’approvisionnement en céréales, médicaments et autres hydrocarbures.

Pour sa part, le directeur général des études à la BCT, Mourad Abdesslem, a évoqué la baisse record et historique du taux d’épargne en Tunisie à 6,2% du PIB. Il a souligné que la Tunisie, qui a commencé à enregistrer une reprise relative après la crise de Covid-19, a été touchée de plein fouet par le conflit russo-ukrainien, qui a provoqué une flambée des prix du pétrole et des céréales.