La Tunisie célébrera le 02 avril prochain, la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme. Une journée lors de laquelle, la société civile clamera l’amélioration des conditions de vie des enfants autistes qui continuent à trouver d’énormes difficultés pour s’intégrer dans la société.

En effet, le manque de centres spécialisés et la lourdeur des charges financières qui accablent les familles ainsi que l’absence de statistiques officielles sur le nombre d’enfants autistes en Tunisie ne font que renforcer la souffrance de cette population.

” La famille d’un enfant autiste dépense environ 2 mille dinars pour financer les séances d’orthophonie et de psychothérapie nécessaires au développement de leur fils “, a fait savoir Nassima Abdessalem, présidente de l’association ” Yacine ” pour les enfants à besoins spécifiques.

Dans une déclaration à l’agence TAP, elle a précisé que de telles séances ne sont pas disponibles dans les établissements publics de santé ce qui pousse les familles à recourir au secteur privé.

Elle a, en outre, critiqué le manque remarquable de centres spécialisés en autisme et l’inefficacité des centres mixtes qui n’assurent pas, selon elle, une prise en charge adéquate et spécifique aux enfants autistes.

Dans ce contexte, la présidente de l’association a appelé à adopter des méthodes scientifiques pour faciliter l’intégration des enfants autistes notamment dans les écoles où il y a un manque flagrant d’enseignants formés à ce trouble de neuro-développement.

Selon le psychiatre, Wahid Koubaa, l’enfant autiste trouve des difficultés à communiquer avec les autres ce qui le pousse à s’isoler et par conséquent, retarde son langage. D’après la même source, les premiers signes de l’autisme sont perceptibles avant l’âge de 3 ans sachant que l’autisme affecte la communication, les interactions sociales et le comportement.

Koubaa a fait savoir qu’une personne sur 30 serait prédisposée à être autiste mais c’est la communication qui l’empêche de l’être. A cet effet, il a souligné l’importance de garantir à l’enfant, depuis sa naissance, un environnement propice à la communication et à l’interaction sociale.

Pour sa part, Ibrahim Ben Idriss, chargée de la promotion sociale au ministère des affaires sociales a signalé qu’il existe actuellement 300 centres d’éducation spécialisée répartis sur l’ensemble du pays et qui sont fréquentés par 785 enfants autistes.

” Un budget d’environ 60 millions de dinars est réservé chaque année à ces centres “, a-t-il dit soulignant que le cadre législatif relatif aux personnes à besoins spécifiques en Tunisie est développé et conforme aux conventions internationales ratifiées par la Tunisie.

Toutefois, le responsable a reconnu l’absence de statistiques officielles sur le nombre exact d’enfants autistes en Tunisie signalant qu’un recensement national des personnes porteuses de handicap démarrerait au mois de juin prochain et inclurait les enfants autistes.