Au moment où d’autres – y compris des Tunisiens – minimisent l’importance de notre pays, cette déclaration de l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, met du bémol au coeur.

Il estime que “la Tunisie est une plateforme idéale pour accroître les liens économiques entre les continents africain et européen”. C’était au cours d’un webinaire intitulé ” La Tunisie, tête de pont entre l’Europe et l’Afrique “, tenu mardi 15 février 2022, qui s’inscrit dans le cadre de la 7ème édition du Forum des Affaires UE – Afrique (EABF) organisé conjointement par la Commission européenne et la Commission de l’Union africaine, du 14 au 17 février..

Et d’étayer ses propos: ” De nombreuses opportunités de coopération et d’investissement triangulaires existent déjà et méritent d’être explorées davantage “.

Il cite les atouts de la Tunisie, notamment sa position géographique, ses accords de libre-échanges avec l’UE et certains pays africains et/ou groupes régionaux africains, sans oublier des atouts compétitifs dans différents domaines d’activité.

Dans ce cadre, il note l’importance de la participation de la Tunisie à la 7ème édition de l’EABF pour démontrer notamment aux investisseurs et aux partenaires potentiels ces atouts dont dispose le pays pour jouer un rôle entre les communautés d’affaires des deux continents.

De son côté, le directeur général de l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (FIPA), Abdelbaset Ghanmi, soulignera que la Tunisie “est très regardée par la communauté d’affaires européenne et est de plus en plus perçue pour conquérir les marchés africains à fort potentiel de développement”. Mais ce constat n’est pas nouveau pour la Tunisie d’autant que le pays est doté d’une économie diversifiée et d’une structure industrielle durable, modulable et adaptée aux exigences internationales en pleine mutation, a-t-il expliqué.

“Il s’agit résolument d’une logique d’efficience qui permet à la Tunisie d’asseoir son intégration au cœur des chaînes de valeur mondiales et d’être la plateforme idoine pour le développement Europe/Afrique dans la Zone MENA”, ajoute-t-il.

La Tunisie a plusieurs cartes à jouer du côté de la Méditerranée, particulièrement dans les secteurs cibles qui sont en corrélation avec la période post-Covid-19.

Ghanmi rappellera, dans ce sens, que plusieurs entreprises européennes se sont taillées une place dans l’écosystème tunisien pour des expansions dans la sous-région et sont des témoins de la fiabilité des atouts de la Tunisie.

Pour le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarek Cherif, il y a beaucoup de choses à faire au niveau de l’exportation vers l’Afrique subsaharienne, notamment dans le secteur industriel. “Les pays africains ont l’ambition en matière d’industrialisation et de création d’emploi afin de faire face à la croissance rapide de la population augmente”, et que la Tunisie a un rôle à jouer dans ce sens, compte tenu de ses avantages et son savoir-faire sur ce marché.

Pour sa part, le responsable du service conseil de la ” Société financière internationale ” (SFI, relevant de la Banque mondiale) en Afrique, Alejandro Alvarez de la Campa, a rappelé que la SFI a apporté son soutien au gouvernement tunisien pour améliorer l’environnement des affaires et pour créer un impact en termes d’investissement et de création d’emploi, et ce dans le cadre du programme ” Tunisia Investment Climate Reform “.

Ce programme a permis l’amélioration de certaines réglementations économiques et le renforcement des capacités des entreprises tunisiennes et des institutions, a-t-il souligné.

Le Forum des Affaires UE- Afrique rassemble des chefs d’entreprises africains et européens en vue de favoriser l’échange entre les chefs d’entreprises et les décideurs sur les opportunités de partenariat et d’investissement entre les deux continents.