Apres avoir été inaugurée en décembre 2021 au Musée national de Carthage, l'”Exposition nationale de pièces saisies et reçues” sera visible du 11 février au 6 mars 2022 à la Cité de la culture.

Placée sous le thème “Notre patrimoine est un trésor inestimable”, cette exposition est organisée à l’initiative du ministère des Affaires culturelles, en partenariat avec l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (AMVPPC).

Lors de son inauguration au Musée national de Carthage, le 17 décembre 2021, les organisateurs avaient annoncé une exposition qui sera ouverte au public sur plusieurs mois.

Cette exposition d’objets du patrimoine national est composée de 374 pièces historiques et archéologiques datant de différentes époques. Elle est composée d’objets faisant partie d’une large sélection de 40 000 trésors du patrimoine national qui ont été saisis et reçus par l’Etat tunisien entre 2012 et 2019.

Les objets exposés sont autour de quatre axes : la vie quotidienne, les œuvres d’art et les statues, l’architecture et la céramique, les croyances et les religions. Ils s’agit essentiellement de manuscrits hébreux, de statues en céramique en divers formats, des ustensiles de ménage comme de la poterie et la verrerie, de bijoux, des pièces de monnaie, de tableaux d’art…

L’exposition offre à voir une variété d’objets qui racontent l’histoire d’un passé glorieux. Chaque objet est accompagné d’une présentation détaillée avec une description de la date et le lieu de sa saisie ou restitution, et l’unité sécuritaire qui l’a découvert.

Selon la réglementation en vigueur, il est permis la possession d’objets du patrimoine à condition d’en faire la déclaration auprès des institutions nationales concernées, notamment les objets acquis dans le cadre d’un héritage familial. Cependant, la loi tunisienne n’autorise pas les personnes bénéficiaires à les vendre ni à les offrir à une partie tierce. En cas de contravention de ce principe, l’objet en question sera saisi par l’Etat qui en sera le seul propriétaire.

Les structures relevant du ministère des Affaires culturelles et les unités sécuritaires œuvrent à la préservation du patrimoine national. La police et la Douane ont largement contribué dans l’arrestation des trafiquants et les dénicheurs des trésors archéologiques.

Le trafic des objets du patrimoine est un réseau mondial qui a longtemps touché le patrimoine national de plusieurs pays. En Tunisie, ce phénomène a connu une grande ampleur après la révolution de 2011 et la chute du régime de Ben Ali. L’entourage familial du président déchu en était parmi les grands bénéficiaires à travers la possession illégale d’objets de valeur, du patrimoine national historique et archéologique.

Des pièces importantes du patrimoine national demeurent introuvables ou exposées dans des grands musées dans d’autres pays. Les institutions officielles demeurent parfois impuissantes devant ce phénomène.