L’encours des crédits à l’économie a enregistré une progression de 5% en 2020, contre 3,1% en 2019 pour s’établir à un peu plus de 95 milliards de dinars, indique la BCT dans son rapport annuel sur la supervision bancaire en 2020, publié vendredi 21 janvier 2022.

Cette évolution s’explique, principalement, par les mesures de report d’échéance et la dynamique introduite par les mesures exceptionnelles adoptées par le gouvernement et la BCT.

Par catégorie de bénéficiaires, les crédits aux professionnels ont été tirés, essentiellement, par la hausse des engagements des entreprises publiques qui ont augmenté de 1,7 milliard de dinar en 2020 (+26,8%).

Quant aux crédits aux entreprises privées, et en dépit des reports d’échéances et des crédits exceptionnels COVID, ils ont progressé uniquement de 2,4% en 2020, soit le même taux affiché une année auparavant. Ces crédits ont principalement profité aux secteurs de l’industrie, du commerce, de la promotion immobilière et du tourisme qui ont accaparé près de 80% desdits crédits.

Par ailleurs, la BCT précise que le volume des reports d’échéance des crédits professionnels a atteint 4,7 milliards de dinars à fin 2020, et ce au profit de plus de 19 000 bénéficiaires.

Les financements exceptionnels se sont élevés à 2 milliards de dinars à fin 2020 au profit de plus de 2 700 bénéficiaires. L’endettement des particuliers a totalisé 25,452 milliards de dinars, à fin décembre 2020, soit une progression de 5,8% contre 0,4% en 2019. Cette augmentation s’explique aussi bien par le report des tombées des crédits aux particuliers d’un montant de 1 milliard de dinars et par l’accroissement rapide des crédits à la consommation ayant surtout touché les crédits d’aménagement de logements et les dépenses courantes, que par l’accélération des crédits à l’habitat (3,8% contre 1,9% en 2019).

Par ailleurs, l’endettement des particuliers par rapport au PNB est passé de 21,6% en 2019 à 24% en 2020, mais reste relativement faible par rapport à d’autres pays comparables. La récession économique enregistrée en 2020 induite par la crise sanitaire s’est accompagnée par une légère augmentation du crédit bancaire portée essentiellement par les mesures exceptionnelles de soutien des entreprises et des particuliers.

A ce titre, le gap du ratio ” Crédit/PIB ” par rapport à sa tendance de long terme s’est inscrit en baisse en 2020, traduisant une convergence de l’évolution du crédit et celle du PIB nominal.

Néanmoins et en l’absence d’une reprise de la croissance économique, le rythme d’évolution du crédit peut constituer un risque eu égard à la fragilité des équilibres macroéconomiques pouvant impacter la capacité de remboursement des bénéficiaires des crédits. Toutefois, la contribution des crédits au secteur privé dans l’accroissement des crédits professionnels a fortement diminué en 2020, en raison de l’expansion des crédits bancaires au secteur public.

Cette situation reflète un risque latent sur le secteur public, compte tenu de la situation financière des entreprises publiques et de la hausse du déficit budgétaire, souligne la BCT.

Sur un autre plan, la contribution des crédits logement dans l’accroissement des crédits aux particuliers a fortement baissé en 2020, suite à la reprise de la croissance des crédits à la consommation en 2020.