L’Instance nationale pour la prévention de la torture (INPT) a indiqué avoir reçu, hier vendredi, deux notifications faisant état de la détention de deux personnes par une “partie sécuritaire inconnue dans un lieu inconnu”.

Tout en dénonçant “le blackout auquel elle se trouve confrontée”, l’instance a ajouté qu’en vertu de ses attributions, elle est appelée à visiter tous les lieux de détention où sont placées des personnes “sur l’ordre d’une autorité juridictionnelle ou administrative ou toute autre autorité, ou à son instigation, ou avec son consentement exprès ou tacite”.

Dans un communiqué publié vendredi soir, l’INPT a expliqué que suite à l’information relayée selon laquelle deux citoyens ont été soumis à une arrestation administrative et à une assignation à résidence, l’instance a demandé de lui fournir des copies de cette décision. Elle a rappelé qu’en vertu de la Loi organique n° 2013-43 du 23 octobre 2013, relative à l’INPT, elle effectue des visites aux lieux de détention où se trouvent ou pourraient se trouver des personnes privées de liberté.

Et d’ajouter qu’elle a contacté le ministre de l’Intérieur et son chef de cabinet pour demander des éclaircissements sur les deux cas signalés sans recevoir aucune réponse de leur part. Un courrier urgent a été aussi envoyé au ministre de l’Intérieur lui demandant de l’informer sur les lieux de détention de ces deux cas qui lui ont été signalés. Le courrier a été envoyé par fax et déposé au bureau d’ordre du ministère de l’Intérieur, précise le communiqué de l’INPT.

Le mouvement Ennahdha a annoncé vendredi que le vice-président du parti et député Noureddine Bhiri a été “enlevé” le matin même par des policiers en civil et “conduit dans un lieu inconnu”. Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a indiqué hier soir avoir soumis deux personnes à une assignation à résidence dans le cadre de l’application de l’article 5 du décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, organisant l’état d’urgence, sans apporter des précisions sur leur identité.

Selon plusieurs sources, la deuxième personne concernée par l’assignation à résidence est un ancien cadre sécuritaire.