Le 22ème numéro de la revue bimensuelle trilingue (arabe, français et anglais), spécialisé dans le dossier de la Libye, «Libyan Affairs», vient de paraître.

A un mois du double scrutin (législatives et présidentielle) prévu pour le 24 décembre 2021, ce numéro comporte une quinzaine de contributions d’une excellente facture non seulement sur le rapport des forces en place entre les factions en conflit, particulièrement au sujet de la répartition de la manne pétrolière mais également sur les perspectives d’évolution du terrorisme, au sud de ce pays, le Sahel.

La Tunisie est concernée à plus d’un titre par tout changement que peut connaître ce pays voisin dans la mesure où il constitue un débouché économique hautement stratégique pour écouler les produits tunisiens et, éventuellement, pour absorber l’excédent de main-d’œuvre tunisienne.

La principale problématique demeure le terrorisme dans la région

Dans la partie arabe, on trouve des articles traitant de la menace du délicat dossier du pétrole sur la tenue des prochaines élections, les craintes d’une reproduction du scénario afghan dans les pays du Sahel, l’illusion de la guerre sur le terrorisme, l’expérience parlementaire en Libye et le rôle des Etats-Unis en Libye. Une interview du géopolitologue français, Pascal Boniface, lequel estime que « vingt ans après le 11 septembre, la menace terroriste reste forte ».

La partie arabe comporte également des articles de Brahim Derouiche, journaliste spécialisé du Moyen-Orient au journal alkods Ak Arbai (Londres) sur les répercussions de l’assassinat de Kadhafi sur les relatons entre l’Europe et le Sahel, la portée stratégique du conflit au Tchad et ses répercussions en Libye, la dégradation des relations algéro-marocaines : raisons et portée. Et d’un long article de Mohsen Atigui, chercheur, sur l’historien tunisien « Hichem Djaiet, la réforme de la vie ! ».

Dans la partie en langue française, on peut lire plusieurs articles sur des scénarios de recrudescence du terrorisme au Sahel. Il s’agit notamment d’un article du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : «L’Onu craint un scénario à l’afghane» ; une contribution du ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey : « Au Sahel, il faut travailler à la paix préventive » ; un article d’Abderrahamen Mekkaoui, spécialiste des questions sécuritaires et militaires : «Quand la Libye s’enrhume, le Sahel tousse…» ; un article sur les enjeux de l’abandon du Mali par la France et sur les perspectives de son remplacement par les Russes : «les mercenaires russes de Wagner : Apocalypse now ?» ; une interview du sociologue Abdel Bakawan qui est en même temps directeur du Centre français de recherche sur l’Irak. D’après lui, «les ressources du djihad international sont plus importantes qu’en 2001».

D’autres articules sont publiés en anglais traitant de la réunion ministérielle de concertation des pays voisins de la Libye laquelle s’est tenue à Alger et des intérêts du tandem Turquie-Russie en Libye.

La Libye entre espoirs et craintes

Toujours au rayon du dossier libyen, à signaler, en complément de cette note de lecture, les conclusions de l’ultime réunion internationale tenue le 12 novembre 2021 à Paris, à l’initiative de la France, de l’Allemagne et l’Italie, avec la participation d’autres institutions internationales et pays dont la Tunisie -représentée par la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.

Principales conclusions de cette conférence : l’appel pour le maintien des élections le 24 décembre. Il devra être « inclusif », ont exhorté les responsables d’une trentaine d’Etats.

Ce sommet a permis d’«acter» également un autre objectif majeur, celui du retrait, entre 20 000 et 25 000 mercenaires. La Turquie, présente à ce sommet, a émis des réserves concernant le statut des forces étrangères ;  des réserves qui risquent de compliquer la situation.

Abou SARRA